Évangile selon Saint Luc 22, 13-15
Ils partirent donc, trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque. Quand l’heure fut venue, Jésus prit place à table, et les Apôtres avec lui. Il leur dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir !
Méditation du Père Jan
Chez Saint Luc, on trouve ce passage où Jésus exprime son désir de manger la Pâque avec ses Apôtres avant de souffrir. La joie se partage avec les autres facilement, la souffrance non. Si on désire partager la souffrance, on choisit ceux qui sont les plus proches. Dans le repas pascal, qui est à l’origine de l’Eucharistie, Jésus dévoile son plus grand désir, c’est à dire son amour à l’égard de ses amis. Jésus anticipe sa mort et il se livre déjà pour eux et en eux, en se donnant dans son corps et son sang sous l’aspect du pain et du vin. En même temps, c’est une anticipation de sa propre mort mais aussi la manifestation de son amour total qui ne se retire pas, même face à la mort. « J’ai désiré d’un grand désir… ». Ces mots trahissent ce qui se passe dans le cœur de Jésus avant le repas pascal.
L’âme qui aime son Dieu lui parle comme la femme à son époux dans « Le cantique des cantiques » : Je suis à mon bien-aimé (et son époux, répond), vers moi monte son désir (Ct 7,11). Le désir de l’amour de la part de Jésus se rencontre avec le désir de ses proches, de ses confidents. Dans l’Eucharistie son désir s’accomplit et s’apaise, si son amour n’est pas reçu uniquement avec nos lèvres, mais avec le fond de notre cœur ; de cette manière, cet amour – son corps et son sang – devient la nourriture de notre désir. En mangeant on absorbe l’aliment et lui devient notre corps. Dans le cas de l’Eucharistie on assimile aussi le désir profond, la vie (ZOE) profonde de Jésus…. celui qui me mange, lui aussi vivra par moi (J 6,57). Et de plus, dans ce cas-là, il nous transforme progressivement en lui.