Chers amis paroissiens, nous voici de nouveau plongés dans le temps du Carême et du combat spirituel durant lequel nous sommes invités à nous convertir et à progresser dans notre foi avec joie et espérance, rejetant le péché et luttant contre la tentation. À l’exemple du Christ nous sommes poussés au désert, et tout comme lui, nous sommes assurés d’y être tentés par Satan. Car la vie chrétienne, carême ou non, est un véritable combat et sans doute avons-nous besoin de nous le redire. Combat que le Christ lui-même a mené lorsqu’il a été confronté à l’adversaire dans sa vie publique ou au terme de son jeûne de 40 jours. Combat qu’il a clairement annoncé à ses disciples lorsqu’Il les a envoyés comme « des brebis au milieu des loups » (Mt.10,16). Dès lors, mettons notre vie sous la Lumière du Christ.
Choisissons un point concret de conversion et prenons la décision de mener un combat intérieur avec le Christ Vainqueur. Le premier lieu de ce combat spirituel est l’affrontement avec le vieil homme. Dit autrement, il y a quelque chose à mettre à mort en soi pour que naisse en nous l’homme nouveau. Ce combat est celui de l’ascèse. Ascèse du corps, de la nourriture, du travail intellectuel, ascèse tout orientée par la Résurrection et qui n’a pas d’autre but que de libérer en nous l’Esprit du Seigneur afin que l’homme spirituel que nous sommes grandisse. Le second lieu du combat spirituel est notre relation à Dieu, dans ce qu’il y a de plus concret, dans la prière et dans les œuvres qui en découlent et qui y ramènent, afin que Dieu soit de nouveau présent au centre de nos journées et de notre vie. Enfin, le troisième et dernier lieu de ce combat spirituel sont ces puissances de mort qui ne cessent de se jouer de nous. L’Écriture leur donne différents noms, Satan, Bélzeboul, le prince de ce monde, ce qui veut dire que nous sommes en face d’une réalité multiforme dont la caractéristique principale est de diviser ou de détruire. Saint Jean-Paul II parlait alors de « structure de péché », faisant ainsi comprendre que nous sommes devant un système complexe, en prise à des déséquilibres face auxquels nous pouvons nous sentir impuissants.
Contre ces « puissances et principautés », nous avons besoin de l’Esprit de Dieu pour accueillir le salut donné en Jésus-Christ. Il nous faut alors revêtir les armes de l’Esprit qui, seules, éclaireront notre liberté et donneront la force pour combattre. Ces armes de l’Esprit sont :
- « La vérité comme ceinture ». Pour un chrétien, la vérité n’est pas une doctrine, mais une personne, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme. « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn.14,6).
- « La foi comme bouclier ». C’est là l’attitude victorieuse face aux puissances du mal. « Celui qui met sa foi en moi, même s’il meurt vivra » (Jn.11,25).
- « La Parole de Dieu comme glaive ». Elle est ce qui permet de discerner dans la diversité et la complexité des défis auxquels nous sommes confrontés. Ce discernement n’est pas une science à acquérir, mais une grâce à accueillir. Il faut avoir longuement ruminé l’Évangile pour porter sur toute chose un regard évangélique. Gardons alors en tête cette Parole du Christ : « Courage, Moi, je suis vainqueur du monde » (Jn.16,33)
Cette victoire nous est acquise, Pâques que nous avons déjà en ligne de mire nous le rappelle. Ne cessons donc jamais de l’accueillir dans l’Esprit qui nous est remis. Bon chemin de carême à chacun de vous. Soyons-unis par la prière.
Abbé Frank Condi +