8ème édition de l’exposition-photos
Visible en la cathédrale St Nazaire et St Celse de Béziers du 21 juin au 27 septembre 2021
La richesse de notre patrimoine religieux, dans les anciens diocèses d’Agde, Béziers et Saint-Pons, s’exprime aussi dans la grande variété des styles d’architecture et des décors, peintures, sculptures, retables, autels… La précédente exposition avait proposé un survol de l’art roman. Cette année, c’est un regard sur des œuvres réalisées aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Pour être précis dans la désignation des styles artistiques après la Renaissance, il faudrait distinguer le Classicisme, le Baroque, le Rococo… Nous conserverons, par simplification, l’appellation du langage courant, l’Art Baroque, pour désigner ces créations artistiques qui magnifiaient la Gloire de Dieu à la suite du Concile de Trente.
Les catholiques voulaient aussi effacer les pertes dues aux conflits avec les protestants.
Le retour aux ordres classiques avait dévalorisé le style ogival, alors désigné sous le nom méprisant de « gothique ».
Sur le territoire des trois anciens évêchés de Béziers et ses voisins, il ne nous reste qu’une église « classique » à Saint-Jean à Pézenas en remplacement d’une collégiale romane qui s’était effondrée.
En revanche il y a eu de nombreux aménagements de chœurs dans le nouveau style pour « moderniser » les sanctuaires anciens. On réalisa des baldaquins inspirés par celui du Bernin à Saint-Pierre de Rome; c’était l’archétype du décor de majesté pour entourer le maître-autel et pour honorer le Saint Sacrement exposé au-dessus du tabernacle.
Le « baldaquin », traité comme un meuble, sans lien avec l’architecture du chœur, part de la forme romaine, un carré fermé, pour l’ouvrir vers les fidèles. Celui de la Basilique Saint-Aphrodise de Béziers est typique de cette manière.
En d’autres églises, ce n’est plus un baldaquin isolé, mais c’est tout le mur derrière l’autel qui est meublé, un retable de bois doré, richement décoré, sur plusieurs étages pour la plupart. Colonnes torse décorées de pampres et de fruits, entablements, statues et tableaux représentant les saints patrons du lieu. Le retable de Pomerols est un très bel exemple de ce modèle.
Dans les cathédrales de Saint-Pons et Agde, le modèle du retable d’ébéniste devient une véritable architecture de pierre, surtout du marbre, qui témoigne à la fois de la richesse des moyens qui lui ont été consacrés et de la haute compétence des maîtres tailleurs de pierre et marbriers de l’époque.
Enfin, à la cathédrale Saint Nazaire et Sain Celse de Béziers, le « baldaquin » se développe sur toute la paroi de l’abside par une ample composition de colonnes jumelles préparant le motif central supportant une magnifique gloire célébrant la lumière de Dieu, celui qui n’a pas de visage, accueillant les martyres Nazaire et Celse. Ce modèle a été imité dans plusieurs églises, Villeneuve, Lespignan, Saint-Gervais…
Vous verrez aussi quelques tableaux et des sculptures de cette époque. Vous remarquerez leur expression théâtrale, bien caractéristiques d’une époque qui a vu s’épanouir le génie de Corneille, de Racine et de Molière…
Admirez les fameux Anges Adorateurs de la « Présence Réelle » réaffirmée au Concile de Trente. Un atelier d’Avignon s’était spécialisé dans cette production d’Anges. On les installait de part et d’autre des Autels Majeurs, eux-mêmes chefs d’œuvres remarquables de Maîtres Marbriers régionaux, en lien avec les carrières locales (Saint Pons, Laurens, Cessenon) et celles des Pyrénées et d’Italie.
Ces photos sont loin de couvrir tous les trésors « baroques » de notre région; elles ont l’ambition de vous donner envie d’aller vous-même visiter nos églises, d’en apprécier la richesse et éprouver la profondeur des témoignages de la Foi des fidèles et des artistes de ces XVIIème et XVIIème siècles.
La Pastorale du Tourisme de Béziers Remercie Jean ORLANDINI auteur des photos avec la collaboration de Henri LOZANO
Sélection et Présentation : Joseph BREMOND – Contact 06 14 74 54 45 jo.bremond@wanadoo.fr