Document remis aux élèves de 3ème du collège PIC La Salle – Béziers
au départ le 8 avril 2022 de la marche sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle
Dès les premiers siècles de notre ère, les pèlerins allaient à Jérusalem ainsi qu’à Rome en passant par Béziers.
En construisant la Via Domitia – première voie romaine en Gaule – à partir de l’an 121 av. J.-C., les Romains marchent sur les pas de leurs prédécesseurs Étrusques, Phéniciens et Grecs, qui ont tissé les premiers liens commerciaux avec les Gaulois des « oppida ». A l’époque, plusieurs centres urbains existent déjà dans la région : Agde, fondation grecque du VIIème siècle, Ensérune et Ambrussum, oppida dont les habitants ont peu à peu gagné la plaine, Nîmes, ville gauloise fortifiée, l’oppidum de Béziers.
C’est au 11ème siècle, que le pèlerinage à Compostelle supplante véritablement celui de Rome. Un document écrit en provençal au 14ème début du 15ème siècle, détenu à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, indique l’itinéraire suivi par un pèlerin depuis Avignon pour se rendre à Saint Jacques de Compostelle par Montpellier, Gigean, Loupian, Saint Thibéry, Béziers, etc.
HISTOIRE DE SAINT JACQUES LE MAJEUR
Né en Galilée, 5 à 10 ans avant Jésus-Christ, Jacques était le fils de de Zébédée et de Marie-Salomé. La place prépondérante que Jacques tient auprès de Jésus est due non seulement au fait qu’il a fait partie de ses premiers disciples, mais également à son caractère. Le Nouveau Testament décrit un homme « passionné, audacieux, ambitieux et décidé ». Les Actes des Apôtres racontent qu’il reçoit le Saint Esprit sous la forme de langues de feu lors de l’épisode de la pentecôte (vers l’an 33). C’est à partir de ce moment-là qu’il va prendre son bâton de pèlerin et parcourir les chemins pour évangéliser l’occident. D’après la légende, Jacques traversa la Méditerranée pour prêcher le christianisme en Espagne, vers l’an 44, il est arrêté par ordre du roi de Judée, Hérode Antipas 1er, qui le fera décapiter devenant ainsi le 1er apôtre martyr. Ses disciples auraient alors recueilli sa dépouille pour la déposer dans une barque, qui aborda en Galice, à Padrón. Le corps fut enterré dans un compostum, c’est-à-dire un « cimetière » (telle est l’une des étymologies du nom de « Compostelle ») et resta ignoré jusqu’à ce qu’au début du IXème siècle, le 25 juillet 813, une étoile vint indiquer à un ermite du nom de Pelayo (Pélage) l’emplacement de la sépulture. Ce lieu appelé dès lors campus stellae ou « champ de l’étoile » aurait donné, selon une autre étymologie plus poétique, le mot « Compostelle ». Alphonse II érigea, à côté du tombeau, une église et un monastère. C’est autour de ces édifices primitifs que fut érigée l’actuelle « Catedral de Santiago de Compostela », où convergent les pèlerins.
PREMIER GUIDE
C’est grâce au chemin qu’apparaît le premier guide touristique de l’Histoire : Le Liber Sancti Jacobi connu sous le nom de Codex Calixtinus. Un moine poitevin nommé Aymeri Picaud l’écrivit en 1139 après son pèlerinage effectué avec l’appui de l’ordre de Cluny.
LE CHEMIN DE LA RENAISSANCE À NOS JOURS
Le chemin tomba ensuite dans l’oubli pendant 2 siècles faute de foi, de l’insécurité, des épidémies… On paie même des personnes pour faire le pèlerinage à sa place, les hospices ferment et tombent en ruine. La Renaissance arrive ensuite à Compostelle de la main de l’archevêque Fonseca, le fondateur de l’université. C’est le 16ème siècle, la guerre de religion a lieu et l’Espagne ferme ses frontières. Les reliques de Saint Jacques sont alors cachées pendant 300 ans pour les empêcher de tomber en mains anglaises. Ce n’est qu’à la fin du 17ème siècle que les archevêques et ordres religieux se lancèrent avec passion dans la construction de style baroque. Les motifs du pèlerinage se différencient de plus en plus. 347 578 personnes ont retiré leur Compostela au bureau des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle en 2019.
À BÉZIERS Une association appelée les Romieux de Béziers fut fondée le 12 septembre 2015. Elle a pour but de participer à la réhabilitation de la voie historique de la Plaine du Languedoc Roussillon, la voie du Piémont-Pyrénéen GR78, depuis Montpellier jusqu’à Carcassonne, en œuvrant au développement et au rayonnement du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Elle assure un accueil des marcheurs, dans « l’esprit du pèlerinage » l’écoute, un partage en confiance et en toute liberté, dans le don et sans logique commerciale, dans l’esprit du chemin de Compostelle. Son action vise notamment à accueillir les pèlerins qui font étape au gîte « Bon Camino » mis à disposition par la ville de Béziers. Le « Donativo » est pratiqué c’est-à-dire la personne hébergée donne selon ses moyens. C’est la tradition d’accueil sur le chemin ! Elle coopère également avec les organismes, collectivités ou institutions s’intéressant aux mouvements jacquaires à valoriser les chemins de Saint-Jacques. Contact : André Bigot Président – 06 23 61 22 58
Serge Malbec : Coordinateur de la pastorale du chemin à Béziers 06 98 85 00 97
serge.malbec@orange.fr
Les chemins de Saint Jacques de Compostelle en Europe
Par la plaine de l’Hérault, le GR78 par Saint Thibéry et Béziers … la voie du Piémont-Pyrénéen
Chemin de Compostelle dans la traversée de Béziers
Avertissement : Concernant le tracé du chemin en direction de Capestang, après le franchissement de l’Orb par l’ancien pont romain (le pont vieux), c’est le 28 janvier 2013, avec toutes les parties prenantes, que le constat a été fait de la difficulté d’un cheminement piéton sécurisé et partagé en raison de l’urbanisation. De plus, l’existence des écluses de Fonseranes, œuvre remarquable de Pierre-Paul Riquet réalisée sous Louis XIV, méritait un détour. Il fut donc décidé de retenir l’idée d’un passage par la risberme le long des berges de l’Orb et rejoindre plus facilement le canal du midi. A noter que ce chemin se confond dans ce secteur avec la voie Domitia.
Site Internet : https://beziers.catholique.fr/pastorale-du-chemin-de-compostelle/
Le chemin de Compostelle, un chemin pas comme les autres
… c’est un chemin d’évangélisation
Les églises catholiques d’Espagne et de France œuvrent ensemble depuis quelques années en faveur d’une présence chrétienne sur le chemin, afin que l’église « ne perde pas pieds », dans le contexte de la sécularisation de la société occidentale.
Mission : Ouverture des églises et chapelles, diffusion de la créanciale, accueil « chrétien » des marcheurs, appel aux bénévoles, formation, lieux d’hébergement.
Le chemin « est pour certains » culturel et touristique, mais pour d’autres, nombreux ont une démarche de pèlerin et attendent quelque chose qui les aide dans leur quête.
Le Diocèse de Montpellier est partie prenante de cette démarche pour se traduire par une Pastorale de l’évangélisation sur le chemin. Dans la perspective de la mise sur pieds de cette pastorale, il a été procédé à l’inventaire des lieux de passage ou des étapes, reste à recruter et former des nouveaux accueillants.
La credencial commune
Autrefois, les paroisses délivraient aux pèlerins une attestation qui leur permettait de voyager, en authentifiant leur condition de pèlerin à chaque étape. Aujourd’hui elle est destinée aux marcheurs, cyclistes ou cavaliers se rendant à Compostelle. Elle est un signe d’accueil, vis-à-vis de futurs pèlerins effectuant notamment une démarche personnelle profonde, et ouverts à un chemin spirituel.
Ce 8 avril 2022 haltes aux différentes étapes pour faire tamponner leur credencial