SUGER DIEU ET LA LUMIÈRE

Texte lu par Laurent Pascal

SUGER est né en 1080, au Nord de Paris. Il mourra en 1151 dans son abbaye de Saint Denis

Il est âgé de dix ans quand sa mère décède. Son père le fait alors accepter comme écolier à l’abbaye de Saint Denis où il se lie d’amitié avec des fils de familles importantes du royaume, notamment le Prince Louis, le futur roi de France Louis VI.

Après de brillantes études il devint moine. Ses supérieurs lui confient des missions d’administration de prévôtés en Normandie puis dans la Beauce.

Il sera élu abbé de Saint Denis à 42 ans, selon les procédures de la réforme grégorienne, c’est à dire sans que l’on ait sollicité l’accord du Roi.

SUGER sut apaiser ce qui aurait pu envenimer les relations de l’Église et de la Royauté.

Ce différent n’avait pas empêché que le Roi Louis VI en fasse son conseiller et l’avait chargé de missions diplomatiques, des missions souvent de nature militaire pour assurer la défense de plusieurs cités.

Une mission d’une toute autre nature lui fut confiée en 1137 : conduire Louis, le fils du roi et futur roi lui-même, à sa future épouse, Aliénor d’Aquitaine.

Le roi Louis VII, malgré le conseil de SUGER de ne pas l’entreprendre, décida de partir pour la deuxième croisade et lui confia la régence de la France. Il gouverna la France pendant deux ans, de 1147 à 1149.

Ces ambassades et cette régence disent l’importance du rôle de SUGER dans la vie politique française du XIIème siècle.

Dans un tout autre domaine, celui de l’architecture, SUGER fut un novateur exceptionnel. Nous avons vu combien ses conceptions architecturales étaient à l’opposé de celles de son ami Bernard de Clairvaux.

Il refusait la pénombre et l’austérité cisterciennes.

L’architecture devait frapper les fidèles par sa beauté issue de la lumière.

Car pour lui « Dieu est lumière ».

L’architecture devait exalter la magnificence de Dieu.

La basilique devait s’offrir à nos regards comme une image de la cité de Dieu :

La Jérusalem Céleste,

 

Une image symbolique qui renvoie au-delà d’elle-même, une image qui tente de rendre l’invisible visible et de dire l’indicible.

L’art ogival se développa rapidement dans cette région de l’Ile de France, ce qui lui donna son nom : L’Art Français. Il se répandit bien au-delà de l’Ile de France, dans toutes les provinces du royaume et dans toute l’Europe, jusqu’au XVème siècle.

Après la transition du roman au gothique de base pendant les XIIème et XIIIème siècles, on vit le passage au gothique rayonnant au XIVème siècle, encore à partir de Saint Denis dont on suréleva le chœur.

Vint ensuite le Gothique Flamboyant, une forme très sophistique imitant des flammes. C’était une étape vers des surcharges décoratives qui annonçaient un déclin.

La Renaissance du XVIème siècle balaya ce style. Par mépris, on lui donna le nom « d’art gothique » c’est à dire issu de tribus barbares réputées sans culture…

Notre cathédrale, dans les des époques successives de sa construction, est un exemple typique de l’évolution des style architecturaux :

– le romans, avec ses restes dans la première travée

– le gothique de base, dans les transepts, la croisée centrale et les voutes de la première travée.

– le gothique rayonnant dans le chœur

– un glissement progressif vers le gothique flamboyant des deux dernière travées et, plus clairement affirmé, dans le portail occidental et la chapelle servant aujourd’hui de sacristie.

 

JE VOUS REMERCIE…