LE VIN DANS LA BIBLE…

… texte remis à l’occasion de la conférence en l’église Saint Jacques de Béziers sur le

« Développement des vignobles en Europe tout au long des Chemins de Compostelle
et la transhumance des cépages sur ces mêmes itinéraires
»

diaporama préparé par Jean Paul Amic
journaliste et écrivain gersois, membre de l’association des amis des chemins de Saint-Jacques en Occitanie. 

le 27 juillet 2022 dans le cadre des années Jaquaires

 

La bible parle souvent du pain et du vin ; synonymes de toute nourriture, ils ne sont pas réservés à Israël, ils sont le bien commun des grecs, des romains et de nombreux peuples de l’Antiquité. Dans la Bible, la vigne, le vin et le vigneron sont cités près de 500 fois. Le vin est lié à la sédentarisation.

Il marque l’entrée du peuple élu dans la Terre Promise. En effet, le vin ne joue aucun rôle tant que les hébreux sont un peuple de nomades, de pasteurs. Le nomadisme suppose des déplacements continuels, il n’est pas compatible avec le travail de la vigne.

Origine de la vigne selon la bible :  La plantation de la vigne est attribuée à Noë. Cela se passe après le déluge. Le livre de la Genèse, dans un raccourci saisissant nous dit : « Noë, le Cultivateur, commença de planter la vigne. Ayant bu du vin, il fut enivré » (Gen. 2,20-22) D’autres textes appelés « Targum » nous rapportent aussi que : « Noë commença à être un homme cultivant la terre, et il trouva un cep de vigne que le fleuve avait entraîné du jardin d’Eden. » La vigne poussait donc déjà au paradis terrestre.

La Bible évoque aussi certains travaux d’entretien : tailler, émonder la vigne (Ez. 15,4ss ; Jn.15,2) arracher les herbes, maintenir les murs (Pr. 24, 30ss) arroser la vigne (Is. 27,3).

La vendange est une période de joie (Jg.9,27 ; Is.l6,IOss). Les grappes de raisin étaient coupées au moyen d’une petite serpe. La vendange se faisait dans la joie. On chantait. On dansait.

De cette bruyante gaieté, les écrivains bibliques feront tantôt l’image de la joie la plus saine (Is. 16,10), tantôt l’image du jugement dernier : « Yahvé rugit, il élève la voix… Il pousse le cri des fouleurs de cuve ; à tous les habitants de la terre en parvient le bruit… car il ouvre le procès des nations. » (Jér.16,10)

La préparation du vin  : Les textes bibliques ne nous donnent pas de renseignements d’ordre œnologique. Le vin était mis dans de grandes jarres où il fermentait. On le laissait reposer sur sa lie pour le clarifier (jér.48,11), puis il était trans­vasé dans d’autres.

Symbolisme profane. Nous sommes en présence de deux textes très significatifs :

Le 1er du Livre des Proverbes (31,27) :  « Le vin, c’est la vie pour l’homme, quand on en boit modérément. Quelle vie pour celui qui manque de vin ! Le vin a été créé pour la joie des hommes. Gaieté du cœur et joie de l’âme, Voilà le vin qu’on boit quand il faut et à sa suffisance. »

Le rapport entre le vin et la vie ne peut être dit plus clairement. L’auteur sacré a dû constater la tristesse des gens qui ne boivent pas de vin. Il leur manque quelque chose. L’auteur inspiré aurait pu ajou­ter « une journée sans vin est une journée sans soleil ».

Le 2ème très célèbre, est le verset 15 du Psaume 104 : « Le vin réjouit le cœur de l’homme ».

De l’excellence du vin : Étant donné ce qu’est le vin et son symbolisme, il n’est pas réservé à quelques privilégiés, il est destiné à tous, aux riches et aux pauvres, aux bien portants et aux malades.

St Paul écrit à son disciple Timothée : « Cesse de ne boire que de l’eau, prends un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquents malaises » (Tim. 5,23)

St Luc, médecin de profession, n’imite pas les hydropathes, en rela­tant la parabole du bon samaritain. Un homme allait de Jérusalem à Jéri­cho ; il est assommé par des brigands. Un brave homme de Samarie le voit, lui porte secours, commence les premiers soins « versant sur les plaies, un mélange d’huile et de vin » (Le. 10,34).

 Symbolisme religieux

La vigne est le symbole d’Israël. Le peuple élu est un plant de vigne que Dieu a arraché d’Égypte pour le transplanter. C’est là un thème fré­quent dans la Sainte Écriture comme dans la littérature rabbinique. « II était une vigne, tu l’arraches d’Égypte, tu chasses les nations pour la plan­ter, devant elle tu fais place nette. Elle prend racine et remplit tout le pays ». Le prophète Isaïe s’exprime ainsi :

La vigne traduit les rapports de Dieu avec son peuple

Celui qui opprime le faible et le pauvre ne boira pas le vin de ses vignes : « Eh bien ! puisque, vous écrasez le faible et que vous lui prenez un tribut sur son blé, ces maisons en pierre de taille que vous avez bâties vous n’y habiterez pas ; ces vignes de choix que vous avez plantées,  vous n’en boirez pas le vin ! car je sais que nombreux sont vos crimes et vos péchés énormes, oppresseurs du juste, extorqueurs de rançons vous qui repoussez le pauvre à la porte. » (Amos 5,11).

Jésus lui-même a bu du vin et du bon. Certes, il était fils de charpen­tier, mais autour de lui, il y avait des vignes et des vignerons. Sur la table, il n’y avait pas que de l’eau. Son entourage et son clan critiquent sa façon de faire car Jésus mange avec les publicains et les pêcheurs.

Une autre métaphore est aussi très parlante, elle est expliquée par St Jean :

Dieu est le vigneron, Jésus est le vrai cep, nous sommes les sarments.

Cette parabole (Jn. 15, 1-8) veut nous dire que nous sommes de la famille de Dieu. Dieu nous rattache à son fils, Jésus ; il nous incorpore à Lui ; il nous greffe sur Lui. Une même sève circule en Jésus et en nous, c’est la vie même de Dieu. Saint Paul expliquera la même réalité à partir de l’image du corps humain : le Christ est la tête, nous sommes les membres.

Le vin aux noces de Cana (jn. 2,1-11)

Jésus est invité à un mariage. Vers la fin du banquet, il n’y a plus de vin. Marie, sa mère, s’en aperçoit ; elle le dit à Jésus ; ce dernier fait remplir d’eau 6 jarres de pierre, destinées aux rites de purification des juifs.

Aussitôt l’eau est changée en vin excellent. Faisons quelques remarques : C’est par ce premier signe que Jésus inaugure sa vie publique c’est-à-dire l’annonce de l’Évangile, de la bonne nouvelle. Cela se passe dans le cadre d’une noce. Dans la Bible, la noce, c’est l’image classique de la fin des temps. La fin des temps, ce n’est pas la misère, la destruction, la mort.

Fontaine à vin d’Irache Depuis 1991, sur le Camino Frances, à environ 2 kilomètres de la sortie d’Estella, en direction de Los Arcos, un écriteau (ci-dessous) vous invite : Pèlerin, si vous voulez arriver à Compostelle avec force et vigueur, de ce grand vin buvez une gorgée et trinquez au bonheur .

 

Le vin et le sang du ChristL’Eucharistie (\ Cor. 11 23-26) « Le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré prit du pain et après avoir rendu grâces, le rompit et dit :  « Ceci est mon corps qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. »

De même après le repas ; il prit la coupe en disant :  « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Toutes les fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi ; chaque fois, en effet, que vous mangez du pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il revienne ».

 

La vigne et le vin annoncent :

La joie : « Aux derniers jours dit le prophète Zacharie (10,7) le cœur des hom­mes aura de la joie comme la donne le vin. »

La paix : « Alors toutes les nations ne lèveront plus d’épée l’une contre l’autre, elles ne feront plus la guerre, chacun restera assis sous sa vigne et sous son figuier, sans personne pour l’inquiéter. » (Mi. 4,4)

La vie : « Yahvé Sabaot préparera pour tous les peuples sur cette montagne un festin de viandes grasses, un festin de bons vins… Il enlèvera le voile de deuil qui voilait tous les peuples, II fera disparaître pour toujours la mort. » (Is. 25,6)

A partir d’un texte du Père Jean MOMPHA, p.s.s.

 

Le chemin de Saint Jacques de Compostelle qui passe par Béziers

Le chemin dit des « Romieux », seul chemin de pèlerinage qui ait servi dans les deux sens, à la fois pour rejoindre Compostelle mais aussi Rome, panneau posé à Bourbaki au bord du chemin .

 Site Internet : https://beziers.catholique.fr/pastorale-du-chemin-de-compostelle/
 Gîte « Bon Camino » rue de la Tible. Appeler le 07 68 77 43 31 gite.boncamino.beziers@gmail.com

 

Résumé de la conférence sur le thème de Béziers la Romaine

coprésentée par Giulia Ciucci et Julie Lescure du  Service Archéologique Municipal de Béziers

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L’histoire de Béziers durant l’antiquité est découpée en trois phases chronologiques, que l’on nomme :

  •  Béziers I ou Béziers Grecque, qui débute avec la création de la ville, jusqu’au IIIème siècle avant J.-C. (communication d’Elian Gomez, au mercredi de St. Jacques 2021)
  •  Béziers II ou Béziers « Gauloise », pour les IIème et Ier siècles avant J.-C. La ville se reconstruit après un siècle d’abandon, sur les ruines de Béziers I. L’économie est florissante, notamment grâce à l’artisanat du métal et de la céramique.
  • Béziers III ou Béziers romaine qui s’étend de la création de la colonie romaine jusqu’à l’antiquité tardive. La ville est bien urbanisée, on y retrouve de belles demeures ainsi que nombre d’ateliers d’artisans. La campagne proche est densément occupée puisque plus de 400 points d’occupation entre le milieu du Ier av. et le IIème siècle de notre ère, ont pu être repérés.

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Les informations dont nous disposons sur la ville romaine de Béziers ne sont pas nombreuses et dans la majorité de cas, elles ne sont pas très parlantes. Grace aux sources épigraphiques et littéraires nous pouvons reconstituer le nom de la colonie : C(olonia) V(rbs) I(ulia) B(aeterrae).

Cette ville de droit romain possédait une parure monumentale très riche : les fouilles de 2013 ont mis au jour un théâtre antique qui se situe à place des Chaudronniers. La structure est adossée contre la colline, en exploitant la pente naturelle du terrain pour l’emplacement des gradins. Le mobilier sorti de la fouille permet de dater ce bâtiment aux premières décennies du Ier siècle après J.-C.

Plus au sud, posé sur la colline Saint Jacques nous retrouvons l’amphithéâtre, seul vestige romaine aujourd’hui encore visible à Béziers. L’amphithéâtre pouvait contenir jusqu’à 14000 spectateurs et sa construction est datée vers la fin du Ier siècle après J.-C.

La ville de Béziers possédait également un forum comme l’ont montré les vestiges retrouvés en 1985-1986 dans la zone des Halles actuels. Ce forum été orné avec des statues représentants la famille impériale : particulièrement célèbres sont les portraits de Béziers, retrouvés en 1844 dans le sous-sol de la maison Gasc (près des Halles) et aujourd’hui conservés au Musée Saint Raymond de Toulouse.

De même, les sources écrites antiques dépeignent Béziers comme une ville très riche.

L’archéologie illustre les propos de ces auteurs antiques, qu’il s’agisse de l’archéologie préventive, menée au quotidien par le service archéologique de la ville, mais aussi grâce aux nouveaux regards que nous pouvons apporter aux fouilles anciennes.

Les fouilles et les diagnostics du centre-ville, et en particulier celles de la Place de la Madeleine, ont permis d’observer que les maisons sont richement décorées, avec de peintures murales, de mosaïques ou encore de dallages de marbre. L’eau arrive dans les maisons sous pression par des canalisations en plomb, et les eaux usées sont évacuées par un réseau complexe d’égouts.

Hors de la ville, dans un contexte extra-urbain, les villae luxueuses prolifèrent : c’est le cas de la villa de Notre Dame de Consolation, au sud de Béziers.

En 1970, lors de la construction de l’autoroute A9, Gilbert Fédière fut chargé par le SRA de procéder à la fouille de sauvetage de la villa. Il consigna méticuleusement dans ses cahiers les découvertes quotidiennes et fit un relevé précis des structures mises au jour. Des nombreux fragments de céramique sigillée sud gauloise et une quantité importante de fragments d’enduits peints caractérisent ce site. Le décor des peintures murales et des céramiques renvoie à une richesse remarquable de cette villa.

Une riche domus a été identifiée lors de la fouille de la place de la Madeleine, en centre-ville.

Elle s’est déroulée de février à novembre 1985. Les fouilles ont permis de mettre au jour un secteur bien urbanisé à la chronologie chargée. Une longue rue, vraisemblablement un axe de circulation important de la ville, a été découverte. Cette rue était bordée de riches maisons, d’ateliers et de magasins. Ces maisons et leurs riches décorations seront détruites à la fin du IIème et au début du IIIème siècle de notre ère. Les matériaux issus de cette destruction seront alors utilisés pour niveler la rue. C’est dans ce contexte, dans les niveaux de remblaiement de la rue, que ces vestiges oint été découverts : fragments d’enduits peints, moulure en stuc, tesselles de mosaïque, briquettes de sol, fragment de fut de colonne…

Une partie des riches peintures murales ont été étudié et publié par Raymond Sabrié, spécialiste de la peinture romaine en Narbonnaise. Les fragments les plus significatifs sont deux panthères qui se font face, assise sur deux culots d’acanthe.

Nous ne sommes qu’au tout début de nos investigations, qui sont régulièrement alimentées par les découvertes du service archéologique de la ville, mais aussi par une nouvelle mise en perspective des fouilles anciennes au regard des connaissances scientifiques actuelles.

Nous redécouvrons Béziers et son histoire.

Giulia Ciucci et Julie Lescure

Concert de l’Ensemble Vocal Tutti, le 6 juillet 2022

L’Ensemble Vocal Tutti a vu le jour en septembre 2013.

Composé initialement de chanteurs amateurs, il s’est récemment adjoint des professionnels enthousiasmés par la dynamique insufflée par Antoine Miannay.

L’ensemble fait preuve d’une sincère cohésion amicale qui lui a permis de traverser les épreuves liées aux difficultés sanitaires en produisant des concerts dès la levée des restrictions officielles.

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Programme

Ubi caritas

Maurice Duruflé (1902-1986)

Bogoroditse Devo

Sergei Rachmaninov (1873-1943)

Christus factus est

Anton Bruckner (1824-1896)

Stabat mater D 175

Franz Schubert (1797-1828)

Ständchen

Franz Schubert (1797-1828)

Tantum Ergo K 142

Wolfgang A. Mozart (1756-1791)

 Credo RV 591, Credo, Et incarnatus est, Crucifixus,
Et resurrexit

Antonio Vivaldi (1678-1741)

Messe en fa mineur op. 159
Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Benedictus, Agnus Dei

Josef Rheinberger (1839-1901)