Le livre de l’Apocalypse que nous lisons depuis quelques semaines, est un livre visionnaire, prophétique parce qu’il nous annonce de façon énigmatique, plein de symboles, le futur ultime.
C’est un livre de l’espérance parce qu’il annonce notre avenir comme un accomplissement de notre soif et notre désir les plus profonds. Celui qui anime ce désir, en fait cet amour lui-même, c’est l’Esprit Saint qui est répandu dans nos cœurs (Rm 5, 5). Ce qui est difficile c’est de ne pas étouffer, de ne pas refouler ce désir par des petits biens, des petits plaisirs. C’est difficile de rester non comblé, non rassasié, non satisfait, bref rester dans le vide intérieur.
Ainsi, paradoxalement, on reste en contact avec nos désirs les plus profonds. St. Jean de la Croix compare l’âme et ses puissances aux cavernes intérieures : « … quand elles ne sont pas vides, purifiées et exemptes de toute affection de créature, elles ne sentent pas le vide immense de leur profonde capacité… », mais quand elles « … sont complétement détachées et purifiées, la soif, la faim et le désir de leur sens spirituel est intolérable ».
Alors rester dans ce désir intolérable est paradoxalement un chemin vers Dieu. C’est la voie que propose St. Augustin dans son sermon sur la première lettre de st. Jean. Ce désir purifie et augmente notre capacité intérieure pour que nous puissions recevoir Dieu c’est-à-dire tout ce que nous attendons.
P.JAN JANKOWSKI