Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru (1 Jn 4, 16)
Et s’il ne s’agissait que de ça ? Et si Jésus n’était venu, n’avait vécu, n’était mort et ressuscité que pour nous faire connaître l’amour de Dieu pour nous ?
Ou plutôt, nous le faire reconnaître, car nous l’avions, bien sûr, déjà connu, instinctivement, comme les enfants qu’on apporte au baptême avec le retour des beaux jours, connaissent l’amour de leurs parents sans même y réfléchir. C’est que nous l’avons oublié par la suite, en grandissant, en apprenant tout un tas de choses pratiques mais inutiles. Car une chose compte et une seule est utile quand le monde nous prend en haine (Jn 17,14) : savoir, ou croire plutôt, que nous sommes aimés.
Aimés infiniment, pour rien et à jamais. Il ne reste qu’à y croire, c’est-à-dire se confier entièrement en cet amour, suspendre à lui toute son existence, permettre qu’il prenne les rênes de notre vie.
Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. J’aime bien penser de cette phrase de la première lettre de saint Jean, comme d’une des plus brèves professions de la foi chrétienne. Et à chaque fois que j’entends, je suis obligé de reconnaître que je n’y suis pas tout à fait encore. C’est pourquoi, pendant les derniers jours avant la Pentecôte, quand l’Église se prépare à célébrer le don de l’Esprit-Saint, je désire vivement recevoir ce don en vérité : reconnaître combien je suis aimé par Dieu… et y croire enfin.
P. Nicolas