Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? – demandent les disciples dans l’Évangile d’aujourd’hui. Ce récit de la tempête apaisée veut nous montrer Jésus comme quelqu’un qui a le pouvoir propre à Dieu. Jésus, comme Dieu seul, sait calmer la mer. Son action, faite à la demande de ses disciples très inquiets, est semblable à celle de Dieu décrite dans le Psaume 106 que nous chantons ce dimanche. Dans ce récit de saint Marc, Jésus a vraiment le pouvoir de Dieu, comme le décrit la première lecture tirée du livre de Job.
Saint Marc veut donc nous montrer Jésus comme quelqu’un de puissant. Il y a une violente tempête. Les vagues se jettent sur la barque qui est déjà remplie d’eau. Les disciples meurent de peur. Par contre, Jésus dort tranquillement sur le coussin à l’arrière. Alors, les disciples effrayés s’adressent à Jésus par crainte. Et Jésus se réveille, calme le vent et la mer. Puis il dit aux disciples : Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ?
Il y a bien sûr plusieurs manières d’expliquer cette scène. On peut y trouver un sens concret et général, mais aussi un sens symbolique. Dans l’Ancien Testament, l’image de la barque est importante; c’est grâce à l’arche construite par Noé que la vie a été sauvée sur la terre. Les chrétiens ont facilement adopté cette image comme symbole de l’Église. Tertullien, qui vivait à la fin du 2e siècle, a écrit : La barque préfigurait l’Église qui, sur la mer du monde, est secouée par les vagues des persécutions et des tentations, tandis que le Seigneur dans sa patience semble dormir, jusqu’au moment ultime où, éveillé par la prière des saints, il maîtrise le monde et rend la paix aux siens.
L’Église aujourd’hui, surtout en France, ressemble à une barque secouée par les vagues. La mer, qui symbolise le monde, est très grande et la barque est toute petite. Elle est jetée par les vagues. La tempête est parfois très dangereuse. Et Jésus, notre guide, pilote et navigateur, semble dormir en ne voyant pas le danger qui nous menace. Nous sommes très inquiets. Le nombre des chrétiens baisse. Beaucoup d’églises sont vides. Ceux qui sont restés sont bien âgés. Et malgré ces tendances, Jésus laisse le monde agir. On peut donc lui demander – comme le demandaient les disciples : Pourquoi dors-tu ? Tu ne vois pas que nous périssons ? Mais quand il se réveillera, il nous dira : Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? Ce sont de bonnes questions. Il nous faut la foi. Et la peur n’est pas une bonne conseillère. Il nous faut la paix de Jésus pour pouvoir dormir tranquillement. Lui, il est le Seigneur. Il est le Roi. Il est le Maître de tout. Même le vent et la mer lui obéissent. Il faut écouter sa paix que nous avons dans le cœur. Il faut garder sa confiance.