Solstice d’été, la saint Jean, le plein soleil, le jour le plus long, la fête de la musique, les feux que l’on sautait pour assurer les récoltes, les troupeaux et l’amour dans l’année.
Solstice d’hiver, la Noël et, dans l’empire romain du 3ème siècle, la fête de la naissance du dieu soleil invaincu.
Certains disent que l’Église a cherché à supplanter les rites païens. Peut-être ! Mais admirons aussi l’intelligence qui à travers les approximations et les erreurs des religions primitives (ou premières) a saisi comme les prémices naturelles de l’expression de la foi. Pour décrire les réalités les plus inouïes de la foi chrétienne les mots nous manquent. Nous buttons sur l’impossible. Pourquoi ne pas reconnaître l’héritage des chercheurs de Dieu qui n’avaient que les images du « livre de la nature » pour s’approcher de Lui, avant de recevoir « le livre des Écritures».
« Quand j’étais esclave, je regardais le soleil qui naissait et celui du soir qui se couchait, et je pensais que, si c’était si beau, celui qui l’avait fait devait être encore plus beau » (Ste Joséphine Bakhita,).
Jésus lui-même n’a-t-il pas usé de l’imagerie de la nature pour enseigner le Royaume : comme le grain de blé, comme une graine de moutarde, comme une vigne dont nous sommes les sarments, comme des moineaux dans l’évangile de ce dimanche, etc.
Le soleil est une des images naturelles de Dieu les plus fréquentes. Il était parmi les divinités les plus importantes du panthéon des religions premières. Les aztèques se disaient « le domaine choisi » du soleil et les incas « les fils du soleil » …
Le soleil est source de chaleur et de lumière, à l’image du Saint-Esprit. L’Écriture annonce la création de la lumière dès le 1er jour, avant même la création du soleil au 4ème jour, justement pour nous inviter à dépasser l’image. Ne nous enfermons donc pas dans le signe comme dans le New âge, allons au signifié. Jésus est le « soleil de Justice». Nos églises sont orientées vers l’est pour capter les rayons du soleil levant, celui de la Résurrection. Et aujourd’hui alors que les jours vont commencer à baisser, Jean peut nous dire « Il faut que Lui croisse et que moi je diminue » (Jn 3,30). Que l’image s’efface devant la réalité divine ; c’est tout un programme !
Pierre G. (EAP)