Messe du 15 août 2022

Première lecture

« Une Femme, ayant le soleil pour manteau et la lune sous les pieds » (Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit,
    et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire.

         Un grand signe apparut dans le ciel :
une Femme,
ayant le soleil pour manteau,
la lune sous les pieds,
et sur la tête une couronne de douze étoiles.
    Elle est enceinte, elle crie,
dans les douleurs et la torture d’un enfantement.
    Un autre signe apparut dans le ciel :
un grand dragon, rouge feu,
avec sept têtes et dix cornes,
et, sur chacune des sept têtes, un diadème.
    Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel,
les précipita sur la terre.
Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter,
afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
    Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle,
celui qui sera le berger de toutes les nations,
les conduisant avec un sceptre de fer.
L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône,
    et la Femme s’enfuit au désert,
où Dieu lui a préparé une place.
    Alors j’entendis dans le ciel une voix forte,
qui proclamait :
« Maintenant voici le salut,
la puissance et le règne de notre Dieu,
voici le pouvoir de son Christ ! »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 44, (45), 11-12a, 12b-13, 14-15a, 15b-16)

R/ Debout, à la droite du Seigneur,
se tient la reine, toute parée d’or.
(cf. Ps 44, 10b)

Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

Deuxième lecture

« En premier, le Christ ; ensuite, ceux qui lui appartiennent » (1 Co 15, 20-27a)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
    le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
    Car, la mort étant venue par un homme,
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
    En effet, de même que tous les hommes
meurent en Adam,
de même c’est dans le Christ
que tous recevront la vie,
    mais chacun à son rang :
en premier, le Christ,
et ensuite, lors du retour du Christ,
ceux qui lui appartiennent.
    Alors, tout sera achevé,
quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père,
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes,
toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
    Car c’est lui qui doit régner
jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
    Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,
    car il a tout mis sous ses pieds.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56)

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis :
Marie est entrée dans la gloire de Dieu ;
exultez dans le ciel, tous les anges !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

    Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
    exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
    Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
    Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
    Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
    Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
    Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
    Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
    Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
    de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

    Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

LE VIN DANS LA BIBLE…

… texte remis à l’occasion de la conférence en l’église Saint Jacques de Béziers sur le

« Développement des vignobles en Europe tout au long des Chemins de Compostelle
et la transhumance des cépages sur ces mêmes itinéraires
»

diaporama préparé par Jean Paul Amic
journaliste et écrivain gersois, membre de l’association des amis des chemins de Saint-Jacques en Occitanie. 

le 27 juillet 2022 dans le cadre des années Jaquaires

 

La bible parle souvent du pain et du vin ; synonymes de toute nourriture, ils ne sont pas réservés à Israël, ils sont le bien commun des grecs, des romains et de nombreux peuples de l’Antiquité. Dans la Bible, la vigne, le vin et le vigneron sont cités près de 500 fois. Le vin est lié à la sédentarisation.

Il marque l’entrée du peuple élu dans la Terre Promise. En effet, le vin ne joue aucun rôle tant que les hébreux sont un peuple de nomades, de pasteurs. Le nomadisme suppose des déplacements continuels, il n’est pas compatible avec le travail de la vigne.

Origine de la vigne selon la bible :  La plantation de la vigne est attribuée à Noë. Cela se passe après le déluge. Le livre de la Genèse, dans un raccourci saisissant nous dit : « Noë, le Cultivateur, commença de planter la vigne. Ayant bu du vin, il fut enivré » (Gen. 2,20-22) D’autres textes appelés « Targum » nous rapportent aussi que : « Noë commença à être un homme cultivant la terre, et il trouva un cep de vigne que le fleuve avait entraîné du jardin d’Eden. » La vigne poussait donc déjà au paradis terrestre.

La Bible évoque aussi certains travaux d’entretien : tailler, émonder la vigne (Ez. 15,4ss ; Jn.15,2) arracher les herbes, maintenir les murs (Pr. 24, 30ss) arroser la vigne (Is. 27,3).

La vendange est une période de joie (Jg.9,27 ; Is.l6,IOss). Les grappes de raisin étaient coupées au moyen d’une petite serpe. La vendange se faisait dans la joie. On chantait. On dansait.

De cette bruyante gaieté, les écrivains bibliques feront tantôt l’image de la joie la plus saine (Is. 16,10), tantôt l’image du jugement dernier : « Yahvé rugit, il élève la voix… Il pousse le cri des fouleurs de cuve ; à tous les habitants de la terre en parvient le bruit… car il ouvre le procès des nations. » (Jér.16,10)

La préparation du vin  : Les textes bibliques ne nous donnent pas de renseignements d’ordre œnologique. Le vin était mis dans de grandes jarres où il fermentait. On le laissait reposer sur sa lie pour le clarifier (jér.48,11), puis il était trans­vasé dans d’autres.

Symbolisme profane. Nous sommes en présence de deux textes très significatifs :

Le 1er du Livre des Proverbes (31,27) :  « Le vin, c’est la vie pour l’homme, quand on en boit modérément. Quelle vie pour celui qui manque de vin ! Le vin a été créé pour la joie des hommes. Gaieté du cœur et joie de l’âme, Voilà le vin qu’on boit quand il faut et à sa suffisance. »

Le rapport entre le vin et la vie ne peut être dit plus clairement. L’auteur sacré a dû constater la tristesse des gens qui ne boivent pas de vin. Il leur manque quelque chose. L’auteur inspiré aurait pu ajou­ter « une journée sans vin est une journée sans soleil ».

Le 2ème très célèbre, est le verset 15 du Psaume 104 : « Le vin réjouit le cœur de l’homme ».

De l’excellence du vin : Étant donné ce qu’est le vin et son symbolisme, il n’est pas réservé à quelques privilégiés, il est destiné à tous, aux riches et aux pauvres, aux bien portants et aux malades.

St Paul écrit à son disciple Timothée : « Cesse de ne boire que de l’eau, prends un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquents malaises » (Tim. 5,23)

St Luc, médecin de profession, n’imite pas les hydropathes, en rela­tant la parabole du bon samaritain. Un homme allait de Jérusalem à Jéri­cho ; il est assommé par des brigands. Un brave homme de Samarie le voit, lui porte secours, commence les premiers soins « versant sur les plaies, un mélange d’huile et de vin » (Le. 10,34).

 Symbolisme religieux

La vigne est le symbole d’Israël. Le peuple élu est un plant de vigne que Dieu a arraché d’Égypte pour le transplanter. C’est là un thème fré­quent dans la Sainte Écriture comme dans la littérature rabbinique. « II était une vigne, tu l’arraches d’Égypte, tu chasses les nations pour la plan­ter, devant elle tu fais place nette. Elle prend racine et remplit tout le pays ». Le prophète Isaïe s’exprime ainsi :

La vigne traduit les rapports de Dieu avec son peuple

Celui qui opprime le faible et le pauvre ne boira pas le vin de ses vignes : « Eh bien ! puisque, vous écrasez le faible et que vous lui prenez un tribut sur son blé, ces maisons en pierre de taille que vous avez bâties vous n’y habiterez pas ; ces vignes de choix que vous avez plantées,  vous n’en boirez pas le vin ! car je sais que nombreux sont vos crimes et vos péchés énormes, oppresseurs du juste, extorqueurs de rançons vous qui repoussez le pauvre à la porte. » (Amos 5,11).

Jésus lui-même a bu du vin et du bon. Certes, il était fils de charpen­tier, mais autour de lui, il y avait des vignes et des vignerons. Sur la table, il n’y avait pas que de l’eau. Son entourage et son clan critiquent sa façon de faire car Jésus mange avec les publicains et les pêcheurs.

Une autre métaphore est aussi très parlante, elle est expliquée par St Jean :

Dieu est le vigneron, Jésus est le vrai cep, nous sommes les sarments.

Cette parabole (Jn. 15, 1-8) veut nous dire que nous sommes de la famille de Dieu. Dieu nous rattache à son fils, Jésus ; il nous incorpore à Lui ; il nous greffe sur Lui. Une même sève circule en Jésus et en nous, c’est la vie même de Dieu. Saint Paul expliquera la même réalité à partir de l’image du corps humain : le Christ est la tête, nous sommes les membres.

Le vin aux noces de Cana (jn. 2,1-11)

Jésus est invité à un mariage. Vers la fin du banquet, il n’y a plus de vin. Marie, sa mère, s’en aperçoit ; elle le dit à Jésus ; ce dernier fait remplir d’eau 6 jarres de pierre, destinées aux rites de purification des juifs.

Aussitôt l’eau est changée en vin excellent. Faisons quelques remarques : C’est par ce premier signe que Jésus inaugure sa vie publique c’est-à-dire l’annonce de l’Évangile, de la bonne nouvelle. Cela se passe dans le cadre d’une noce. Dans la Bible, la noce, c’est l’image classique de la fin des temps. La fin des temps, ce n’est pas la misère, la destruction, la mort.

Fontaine à vin d’Irache Depuis 1991, sur le Camino Frances, à environ 2 kilomètres de la sortie d’Estella, en direction de Los Arcos, un écriteau (ci-dessous) vous invite : Pèlerin, si vous voulez arriver à Compostelle avec force et vigueur, de ce grand vin buvez une gorgée et trinquez au bonheur .

 

Le vin et le sang du ChristL’Eucharistie (\ Cor. 11 23-26) « Le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré prit du pain et après avoir rendu grâces, le rompit et dit :  « Ceci est mon corps qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. »

De même après le repas ; il prit la coupe en disant :  « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Toutes les fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi ; chaque fois, en effet, que vous mangez du pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il revienne ».

 

La vigne et le vin annoncent :

La joie : « Aux derniers jours dit le prophète Zacharie (10,7) le cœur des hom­mes aura de la joie comme la donne le vin. »

La paix : « Alors toutes les nations ne lèveront plus d’épée l’une contre l’autre, elles ne feront plus la guerre, chacun restera assis sous sa vigne et sous son figuier, sans personne pour l’inquiéter. » (Mi. 4,4)

La vie : « Yahvé Sabaot préparera pour tous les peuples sur cette montagne un festin de viandes grasses, un festin de bons vins… Il enlèvera le voile de deuil qui voilait tous les peuples, II fera disparaître pour toujours la mort. » (Is. 25,6)

A partir d’un texte du Père Jean MOMPHA, p.s.s.

 

Le chemin de Saint Jacques de Compostelle qui passe par Béziers

Le chemin dit des « Romieux », seul chemin de pèlerinage qui ait servi dans les deux sens, à la fois pour rejoindre Compostelle mais aussi Rome, panneau posé à Bourbaki au bord du chemin .

 Site Internet : https://beziers.catholique.fr/pastorale-du-chemin-de-compostelle/
 Gîte « Bon Camino » rue de la Tible. Appeler le 07 68 77 43 31 gite.boncamino.beziers@gmail.com

 

6 belles expressions bibliques

De très nombreuses expressions de la vie courante sont tirées de la Bible, des récits ou des personnages bibliques (la pomme d’Adam, pleurer comme une Madeleine, être ravitaillé par les corbeaux…) ; certaines mêmes reprennent, quasiment à la lettre, une partie d’un verset. Il nous arrive donc de citer – plus souvent que nous le croyons – la Parole de Dieu.          
Voici 6 expressions qui peuvent nous aider à distiller, l’air de rien, un peu de la sagesse de Dieu dans nos conversations quotidiennes !

 

“Rien de nouveau sous le soleil” … En effet, rien de neuf, puisque cette expression provient de livre de l’Ecclésiaste (ou le Qohélet) qui date de plusieurs siècles avant Jésus Christ :  “Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil.” (Ecclésiaste 1, 9). Une bonne façon de prendre un peu de recul !

“A chaque jour suffit sa peine” : Voici une belle expression qui nous invite à abandonner nos projections angoissantes et à vivre le moment présent. C’est un discours très actuel et pourtant c’est bien Jésus, lui-même, qui nous le délivre dans son sermon sur la montagne : “ Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.” (Matthieu 6, 34)

“Nul n’est prophète en son pays” peut on se dire quand nous pouvons manquer de reconnaissance auprès de nos proches. Jésus nous avait prévenus ! « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.” (Luc 4, 24)

“Tu es la prunelle de mes yeux”. Une jolie phrase à adresser à ceux qui nous sont précieux. C’est d’ailleurs comme cela qu’est qualifiée, à plusieurs reprises dans la Bible, la relation de Dieu à son peuple “Il l’entoure [son peuple], il l’élève, il le garde comme la prunelle de son œil.” (Deutéronome 32,10)

“Deux poids, deux mesures”. Cette expression du livre des Proverbes, qui illustre le manque d’équité, nous rappelle que Dieu le premier rejette l’injustice et la malhonnêteté. “Deux poids, deux mesures : le Seigneur en a horreur !” (Proverbes 20,10)

“Qui sème le vent, récolte la tempête”. Cette expression imagée est aussi belle que forte. Elle reprend les mots du prophète Osée, qui parlait ainsi du peuple d’Israël se détournant de Dieu. « Ils ont semé le vent, ils récolteront la tempête. » (Osée 8, 7)

Alice Ollivier pour Hozana.org

EXPÉRIENCE DE LA NUIT

Par Joseph Bremond

Après ce survol historique dans l’Art Roman et l’Art Gothique, nous vous proposons en conclusion de la soirée, un temps dédié à la nuit et à la lumière.

D’abord, quelques instants de silence… et de nuit.

Nous allons éteindre les éclairages pour nous retrouver dans une certaine obscurité. En cette période des nuits les plus courtes de l’année, nous ne serons que dans la pénombre.

Nous vous proposons d’expérimenter votre présence dans cet espace de pierre, une découverte d’un lieu dans des conditions particulières de silence et de pénombre.

Laissez monter en vous les sensations offertes par cette architecture, soyez attentifs à vos réactions intimes…

Nous écouterons ensuite un poème mystique de Jean de la Croix : La Nuit Obscure ;

Et après quelques instants encore de silence, nous nous laisserons enchanter par la voix d’un jeune garçon.

Enfin nous célèbrerons le Lucernaire, ce chant de l’allumage des lampes, accompagné de lumière, de beaucoup de lumière.

LUCERNAIRE Hymne « Lumière joyeuse »

L’hymne ‘Lumière joyeuse ’, qui est la plus ancienne hymne chrétienne conservée (IIème ou IIIème siècle), fait partie intégrante de l’Office orthodoxe des vêpres. 

Le Lucernaire, du latin Lucernarium (c’est-à-dire : allumage des lampes) est le rite d’allumage des lampes dans les offices du soir (vêpres ou complies). 

Il retrouve une certaine faveur à la suite du Concile Vatican II et la réforme de l’Office divin (ou Liturgie des Heures).

Joyeuse lumière, splendeur éternelle du Père.
Saint et bienheureux Jésus Christ !
Venant au coucher du soleil
Contemplant la lumière du soir
Nous chantons le Père et le Fils,
Et le Saint Esprit de Dieu.
Nous Te chantons, Ressuscité,
Toi qui surgis des ténèbres du tombeau
Étoile du matin qui devance l’aurore
Dont l’éclat resplendit jusqu’au monde nouveau.
Reste avec nous, Seigneur,
Car déjà le jour baisse
Illumine nos yeux au soir de cette Pâques
Toi la lumière qui ne connaît pas de couchant

 

NUIT OBSCURE NOCHE OSCURA

POÉSIE DE SAINT JEAN DE LA CROIX

Texte en espagnol lu par Gladys Madera-Lozanos pour la 1ère et 8ème strophe
en français lu parJacques Biau pour les strophes 1 à 4
par Sœur Françoise pour les strophes 5 à 8

 

1 Dans une nuit obscure,
Par un désir d’amour tout embrasée
Oh ! l’heureuse aventure !
Je sortis sans être vue,
Ma maison étant désormais apaisée.

En una noche oscura
con ansias en amores inflamada
oh dichosa ventura !
salí sin ser notada
estando ya mi casa sosegada,

 2 Dans l’obscure et en sûreté,
Par l’échelle secrète déguisée
Oh ! l’heureuse aventure !
A l’obscure et en cachette,
Ma maison étant désormais apaisée.

3 Au sein de la nuit bénie,
En secret – car nul ne me voyait,
Ni moi je ne voyais rien
Sans autre lueur ni guide
Hors celle qui brûlait en mon cœur

4 Et celle-ci me guidait,
Plus sûre que celle du midi,
là où m’attendait
Que je connaissais déjà,
Sans que nul en ce lieu ne parût.

 5 Ô nuit qui m’a guidée !
Ô nuit plus aimable que l’aurore !
Ô nuit qui as uni
L’Aimé avec son aimée,
L’aimée en son Aimé transformée

6 Sur mon cœur couvert de fleurs,
Qui entier pour lui seul se gardait,
Là il s’endormit
Et moi je le caressais,
Et l’éventail de cèdres aérait

7 L’air du créneau,
Quand moi j’écartais ses cheveux,
De sa main sereine,
Au cou me blessait,
Et tous mes sens tenait en suspend

8 Je me tins coi, dans l’oubli,
Le visage penché sur l’Aimé.
Tout cessa. Je m’abandonnai,
Abandonnant mon souci,
Parmi les lis, oublié.

Quedéme y olvidéme
el rostro recliné sobre el amado ;
cesó todo, y dejéme
dejando mi cuidado
entre las azucenas olvidado.

 

SUGER DIEU ET LA LUMIÈRE

Texte lu par Laurent Pascal

SUGER est né en 1080, au Nord de Paris. Il mourra en 1151 dans son abbaye de Saint Denis

Il est âgé de dix ans quand sa mère décède. Son père le fait alors accepter comme écolier à l’abbaye de Saint Denis où il se lie d’amitié avec des fils de familles importantes du royaume, notamment le Prince Louis, le futur roi de France Louis VI.

Après de brillantes études il devint moine. Ses supérieurs lui confient des missions d’administration de prévôtés en Normandie puis dans la Beauce.

Il sera élu abbé de Saint Denis à 42 ans, selon les procédures de la réforme grégorienne, c’est à dire sans que l’on ait sollicité l’accord du Roi.

SUGER sut apaiser ce qui aurait pu envenimer les relations de l’Église et de la Royauté.

Ce différent n’avait pas empêché que le Roi Louis VI en fasse son conseiller et l’avait chargé de missions diplomatiques, des missions souvent de nature militaire pour assurer la défense de plusieurs cités.

Une mission d’une toute autre nature lui fut confiée en 1137 : conduire Louis, le fils du roi et futur roi lui-même, à sa future épouse, Aliénor d’Aquitaine.

Le roi Louis VII, malgré le conseil de SUGER de ne pas l’entreprendre, décida de partir pour la deuxième croisade et lui confia la régence de la France. Il gouverna la France pendant deux ans, de 1147 à 1149.

Ces ambassades et cette régence disent l’importance du rôle de SUGER dans la vie politique française du XIIème siècle.

Dans un tout autre domaine, celui de l’architecture, SUGER fut un novateur exceptionnel. Nous avons vu combien ses conceptions architecturales étaient à l’opposé de celles de son ami Bernard de Clairvaux.

Il refusait la pénombre et l’austérité cisterciennes.

L’architecture devait frapper les fidèles par sa beauté issue de la lumière.

Car pour lui « Dieu est lumière ».

L’architecture devait exalter la magnificence de Dieu.

La basilique devait s’offrir à nos regards comme une image de la cité de Dieu :

La Jérusalem Céleste,

 

Une image symbolique qui renvoie au-delà d’elle-même, une image qui tente de rendre l’invisible visible et de dire l’indicible.

L’art ogival se développa rapidement dans cette région de l’Ile de France, ce qui lui donna son nom : L’Art Français. Il se répandit bien au-delà de l’Ile de France, dans toutes les provinces du royaume et dans toute l’Europe, jusqu’au XVème siècle.

Après la transition du roman au gothique de base pendant les XIIème et XIIIème siècles, on vit le passage au gothique rayonnant au XIVème siècle, encore à partir de Saint Denis dont on suréleva le chœur.

Vint ensuite le Gothique Flamboyant, une forme très sophistique imitant des flammes. C’était une étape vers des surcharges décoratives qui annonçaient un déclin.

La Renaissance du XVIème siècle balaya ce style. Par mépris, on lui donna le nom « d’art gothique » c’est à dire issu de tribus barbares réputées sans culture…

Notre cathédrale, dans les des époques successives de sa construction, est un exemple typique de l’évolution des style architecturaux :

– le romans, avec ses restes dans la première travée

– le gothique de base, dans les transepts, la croisée centrale et les voutes de la première travée.

– le gothique rayonnant dans le chœur

– un glissement progressif vers le gothique flamboyant des deux dernière travées et, plus clairement affirmé, dans le portail occidental et la chapelle servant aujourd’hui de sacristie.

 

JE VOUS REMERCIE…

 

LE SENS DE LA LUMIÈRE DANS L’ART GOTHIQUE

Texte lu par Marie-Hélène Soyer

Les grandes églises de pèlerinage devaient accueillir les pèlerins dans un lieu bien éclairé pour faciliter leur déambulation d’adoration des reliques conservées dans ces sanctuaires.

Avant même que ne s’ouvre l’époque gothique, la Lumière devient de plus en plus recherchée dans l’architecture au cours du XIIème siècle, comme à Saint Sernin de Toulouse, Saint Jacques de Compostelle, ou encore l’abbaye de Conques. Ces sanctuaires de grands rendez-vous des « romieux » deviennent des espaces de lumière.

En même temps, la pensée du XIème siècle évolue : la perception des réalités terrestres prends davantage en compte l’individu. L’abstraction difficile et exigeante de l’ombre des chapelles romanes fait place à une recherche du lumineux.

Dans ce contexte culturel, la rigueur cistercienne prônée par Bernard de Clairvaux n’était pas acceptée par tous les religieux.

Le débat sur la conception des églises s’établira entre Bernard et le nouvel abbé de Saint Denis, son ami SUGER. Ces deux hommes étaient parmi les plus importants de ce XIIème siècle. Le premier joua un rôle de guide spirituel auprès du Pape et des Rois. Le second, habile gestionnaire, avait toute la confiance de Louis VI, auprès duquel il joue un rôle proche de celui, aujourd’hui, d’un Premier ministre.

Bernard et SUGER avaient en commun d’être très religieux. Ils s’imposaient une vie personnelle très austère, mais, ils s’opposaient radicalement en matière d’architecture.

Alors que Bernard prônait le plus grand dépouillement, Suger avait le souci de magnifier la gloire de Dieu :

« Pour moi, je le déclare, ce qui m’a paru juste avant tout, c’est que tout ce qu’il y a de plus précieux doit servir d’abord à la célébration de la sainte Eucharistie »

La passion pour l’art chrétien de la part d’un homme voué à l’humilité et à la pauvreté bénédictines était profonde chez lui. Une inscription sur les portails de Saint Denis donne la clé de sa philosophie concernant le Beau :

« Notre pauvre esprit est si faible, que ce n’est qu’à travers les réalités sensibles qu’il s’élève jusqu’au vrai »

Il eut l’intuition géniale des possibilités architecturales de la voute sur croisées d’ogives dont les premières avaient été réalisées à Morienval. Depuis quelques années, les maîtres d’œuvre romans avaient peu à peu mis au point des systèmes de voûtes avec une ossature faite de deux arcs de pierre en diagonale sur le carré qu’il fallait couvrir.

La structure gothique, avec son squelette de pierres, les croisées d’ogives, va libérer les murs de leur fonction porteuse, laisser la place à des verrières et ainsi s’ouvrir à la lumière. C’est ainsi qu’il fait agrandir la basilique de Saint-Denis en faisant entrer la lumière par un grand nombre de vitraux qui illuminent le chœur et la nef de l’église.

Il faut que le nouveau bâtiment soit le reflet d’une idée moins matérielle et plus durable :

Saint-Denis, abbaye et nécropole royale officieuse depuis les Mérovingiens, doit le devenir officiellement. Suger reconstruit alors le chœur de l’abbatiale dans ce style nouveau, que l’on appellera plus tard « gothique » : une voûte de grande hauteur, des structures légères ajourées de somptueux vitraux.

Cette « architecture de lumière » éblouit les fidèles et les élève vers Dieu.

Ce sanctuaire va offrir une représentation de la Jérusalem Céleste.

C’est l’image d’une magnifique cité :

– à l’extérieur, par ses pinacles, comme les nombreuses tours d’une ville formidable, symboliquement invincible.

– à l’intérieur, un espace défini par des vitraux aux mille couleurs.

Une Jérusalem Céleste qui s’inspire de la description donnée par Saint Jean dans l’Apocalypse (21, 18-22) :

«… La ville sainte, Jérusalem qui descend du ciel, envoyée par Dieu.

La gloire de Dieu l’éclaire de sa lumière…

… Les murs de la ville sont posés sur 12 pierres de fondation, et sur ces pierres, il y a les noms des 12 apôtres de l’Agneau.

… Le rempart est construit en jaspe et la ville est de l’or pur, comme du cristal bien pur.

… Les assises de son rempart sont rehaussées de pierreries de toutes sortes :

Douze pierres précieuses sont nommées par Saint Jean :

« …jaspe, saphir, calcédoine, émeraude, sardoine, cornaline, chrysolite, béryl, topaze, chrysoprase, hyacinthe et, la douzième, ’améthyste. »

Ces douze pierres, reprennent celles du plastron que le Grand Prêtre, dans l’Ancien Testament, devait revêtir avant d’entrer dans le Saint des Saints.

Ces pierres rappelaient les douze tribus d’Israël, sacralisées par la Promesse de la Première Alliance.

Maintenant, dans la Nouvelle Alliance, l’Église accueille l’assemblée des Chrétiens, les pierres vivantes du Temple. Cette église, parée de pierreries, devient le symbole de la Jérusalem Céleste…

Sur les vitraux, figurent des scènes de la Bible ou de la vie des saints.

Il n’est pas du tout sûr que ces images aient pu constituer un grand livre de catéchèse, car elles sont très difficiles à déchiffrer ; c’est trop loin ; sauf exception pour les plus basses parfois.

Ces image bibliques avaient une autre finalité :

  • En passant à travers ces scènes bibliques, la lumière « profane » devenait « lumière sacrée ».
  • La lumière qui baigne la Jérusalem céleste, c’est la Lumière divine.

Pour ceux qui, parmi nous, ne sont pas dans une démarche de Foi, nous espérons vous avoir aidé à comprendre la profondeur des motivations des constructeurs de nos églises.

Pour ceux qui sont en marche dans la Foi : vous pouvez expérimenter cette dynamique fructueuse entre Foi et Symboles :

  • Notre Foi nous aide à lire les Symboles,
  • La force révélatrice de ces Symboles nous affermit dans la Foi

 

MERCI

 

OMBRE ET LUMIÈRE POUR SAINT BERNARD

Texte lu par Sœur Françoise Wyckaert

Saint Bernard, un personnage emblématique du XIIème siècle.

Bernard est né en 1090, dans une famille de moyenne noblesse bourguignonne. À 10 ans la mort de sa mère le blesse profondément.

Après avoir connu une vie mondaine, il prend la décision, au printemps 1112, à 22 ans de rentrer à l’abbaye de Citeaux qui s’est détachée de l’Ordre de Cluny, pour vivre plus rigoureusement la règle de Saint Benoit.

Très vite, le jeune moine devient un élément essentiel de l’ordre. Il a seulement 25 ans quand le père abbé l’envoie fonder une nouvelle maison cistercienne, ce sera la célèbre abbaye de Clairvaux.

Sous son autorité, le rayonnement cistercien fut considérable. Pendant ses 38 ans d’abbatiat, Bernard contribue à la création de 68 abbayes-filles de Clairvaux, dont 35 pour la France, qui à leur tour vont essaimer.

Au milieu du XIIème siècle, Cîteaux compte, dans tout le monde chrétien, 343 établissements, soit plus que Cluny (environ 300). Prônant une doctrine du dépouillement artistique, il défend une application stricte de la Règle de saint Benoît. Il s’oppose en cela au modèle clunisien, à qui il reproche notamment d’avoir abandonné le travail manuel et le silence et, surtout, de mener grand train.

Tout à l’heure, l’importance de Saint Bernard dans le développement de l’architecture cistercienne nous a été rappelée. Les moines cisterciens sont arrivés à une exigence de pureté qui marque profondément l’architecture de leurs abbayes.

Ils avaient adopté ce précepte philosophique de l’Antiquité :

Il faut ouvrir les yeux de l’âme en fermant ceux du corps.

Pour mieux comprendre sa pensée sur l’ombre et la lumière, nous vous proposons d’entendre ce que nous en dit un cistercien contemporain, le frère JOÊL, moine de Citeaux. Ce texte nous aidera à pénétrer plus profondément dans les intentions architecturales des constructeurs romans cisterciens du XIIème siècle :

L’IMAGE DE L’OMBRE, SELON SAINT BERNARD

Elle est d’abord l’ombre de l’esprit qui couvre Marie à l’Incarnation.

Mais selon une interprétation originale de Saint Bernard, cette même ombre est aussi l’humanité de Jésus.

Elle comporte deux aspects :

  • elle est le lieu de la présence divine et personnelle du Verbe,
  • elle est protectrice car elle tamise l’éclat divin, impossible à supporter pour une simple créature, fut-elle toute pure comme Marie. 

L’ombre est donc le lieu de la présence de Dieu adaptée à nous…

Bernard dira que l’ombre c’est la Foi. Nous trouvons là une clé d’interprétation pour l’architecture cistercienne, comme art de l’Incarnation et non pas, comme il pourrait sembler au premier abord, dépouillement exprimant l’inaccessibilité de Dieu.

Tout au contraire, la présence du Dieu proche y est sans cesse suggérée, par le jeu de l’ombre et de la lumière qui correspond si bien à celui de la présence et de l’absence dans le dialogue d’Amour de l’Époux et de l’Épouse du Cantique.

Au Sermon 56 sur le Cantique (n° 1) Saint Bernard parle de l’Époux qui s’approche derrière le mur, et cette approche c’est l’Incarnation.

L’Épouse perçoit sa présence, il s’infiltre à travers les fissures du mur, les fenêtres et les grillages qui sont les sens charnels et les affections humaines au moyen des quelles il fait l’expérience de notre humanité.

Comment ne pas penser aux fenêtres, qui percent les murs des abbatiales cisterciennes?

(Frère JOËL, de CÎTEAUX)

Fin de citation

Son austérité de vie, son souci d’une architecture dépouillée pour ne pas distraire les moines, ce goût de la discrétion, cette rigoureuse révérence à l’ombre, exprimaient la force de sa quête de la lumière intérieure, lumière spirituelle de sa Foi.

Foi illuminative dans l’Incarnation, la Passion et la Résurrection du Christ

 MERCI

 

L’OMBRE ET LA LUMIÈRE DANS L’ARCHITECTURE ROMANE

Texte lu par Maïté Biau

 

La plupart des premières chapelles romanes sont très sombres. Les ouvertures romanes sont très étroites, comme on peut le voir ici dans la première travée.

Pour les moines la chapelle était comme un sépulcre.

Cette ombre était vaincue chaque matin avec l’apparition de la lumière du levant, par

la fenêtre centrale de l’abside. La vie surgissait avec la lumière.

Pour bien capter le soleil levant, les maîtres d’œuvre prenaient grand soin de déterminer les axes cardinaux sur le terrain afin d’implanter correctement le sanctuaire qu’ils avaient le charge de construire.

On plantait une belle perche au centre de l’emplacement de la construction et on marquait au sol l’extrémité de l’ombre du bâton au sol. Tous les matins, les rayons du soleil disaient, symboliquement, la Résurrection du Christ. L’autel était disposé de telle sorte que ces rayons venaient l’illuminer au moment de l’Eucharistie matinale.

Une finalité symbolique, qui se superposait à ce que nous venons d’entendre sur le schéma basilical. Le chœur inondé de lumière donnait vie à toute la chapelle. Le sépulcre n’était plus mort, il disait la Résurrection.

Dans le déroulement du rythme des offices des heures, les Laudes, premier office du jour, comportent le chant de la prière de Zacharie, le Benedictus, qui, après la présentation de Jésus au Temple, évoque :

l’effet de la tendre miséricorde de notre Dieu,

Grâce à laquelle nous a visités, d’en haut, le Soleil levant,

Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort,

Pour diriger nos pas dans la voie de la paix. « 

La pensée symbolique sur l’ombre et la lumière a marqué profondément le travail des architectes Romans. Ici, dans notre cathédrale, nous ne pouvons plus en lire l’expression romane.

À Saint Guilhem du Désert, la lumière de l’aube illumine l’autel. Mais il y a plus : au solstice d’été, à midi, les taches de lumière des baies de la façade Sud viennent au milieu de la nef ponctuer exactement l’axe de montée vers l’autel. Une lumière qui guide sur le chemin du salut.

À Béziers, trois églises romanes :

  • Saint Aphrodise n’a plus son chœur roman, remplacé par ce grand chœur gothique au XIVème siècle.
  • La Madeleine : deux des trois ouvertures romanes ont été agrandies au XVème siècle, mais on peut encore apprécier la lumière du Levant dans sa finalité symbolique de la venue du Ressuscité.
  • Saint Jacques : les embrasures initiales ont été élargies au XVIIIème siècle, mais on peut encore contempler le « miracle » du Levant .

Il faut surtout admirer le somptueux décor extérieur de l’abside réalisé pour donner toute sa solennité à l’entrée du Christ au matin de sa Pâque, renouvelé chaque jour. C’est cette « porte solennelle » qui justifie l’existence de cette église et en donne tout le sens pour les fidèles. Une finalité symbolique qui permet de comprendre la raison profonde de cette abside si richement parée.

 

On ne peut parler de l’architecture romane sans évoquer Bernard de Clairvaux (1090-1153).

Il va imposer à ses moines de Clairvaux une grande austérité. Il veut une architecture dépouillée dont rien ne viendrait distraire la vie des moines.

Cela aboutira à ces magnifiques abbayes cisterciennes dont la rigueur et la sobriété laissera resplendir la magnificence des proportions, les remarquables qualités acoustiques et ces subtils jeux de lumière.

Nous pouvons admirer ces précieuses qualités dans ces chefs d’œuvres que sont les trois sœurs provençales : les abbayes du Thoronet, de Sénanque et de Sylvacane.

Pour terminer cette première séquence, une citation de Saint Paul, dans sa lettre aux Éphésiens (5, 8) :

Autrefois vous étiez ténèbres,

et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur.

Marchez comme des enfants de lumière!

 

MERCI DE VOTRE ATTENTION