Le 18 décembre 2021, sous l’égide de la pastorale du tourisme de Béziers, fut évoqué Le mystère de l’Incarnation dans la cathédrale Saint Nazaire et Saint Celse
Retrouvez : CE TEMPS DE L’AVENT EN ÉTANT A L’ÉCOUTE DE LA CATHEDRALE, en suivant la visite culturelle et spirituelle de la cathédrale, sous la conduite de Joseph Bremond.
Un parcours dans la Nef, le Transept, la Chapelle de la Vierge et la Salle Capitulaire, pour découvrir ce que nous disent les œuvres, peintures, sculptures et vitraux, sur le mystère de l’INCARNATION.
Des accueillants bénévoles de la cathédrale ont lu des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que des Témoignages des saints « présents » dans cet édifice.
Les diverses étapes de cette visite furent accompagnées par des musiciens dévoués à la vie cultuelle de la paroisse : Vincent LÉVÊQUE aux Orgues, la Maîtrise dirigée par Emmanuel CAÏZAC, Céline PICARD soprano et Pierre CHEVRIER, saxophoniste. En prolongeant une très ancienne tradition musicale dans la cathédrale, ils ont éclairé le parcours vers le sens spirituel du sanctuaire.
Grâce au talent de ses architectes, de ses bâtisseurs, de ses sculpteurs, de ses verriers et de ses peintres, la Cathédrale fut une véritable invitation à méditer sur ce mystère de l’INCARNATION.
L’occasion de découvrir la richesse de ses œuvres …
Accueil, première travée
La Cathédrale est heureuse de vous accueillir.
Aujourd’hui s’achève la semaine du Dimanche dit de GAUDETE, une pause dans le temps de l’Avent. : Gaudete… Réjouissez-vous… par anticipation, c’est une invitation à la joie pour ce mystère de l’INCARNATION.
Nous écoutons la Maîtrise de la cathédrale, (chorale de la trinité) accompagnée par Vincent LÉVÊQUE, à l’Orgue, chanter la joie
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Lecteur Joseph Bremond
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MAÎTRISE de la cathédrale sous la direction d’Emmanuel Caizac |
ORGUES Vincent LEVEQUE organiste (A) GAUDEAMUS HODIE
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L’annonce du Messie dans l’Ancien Testament
L’INCARNATION, événement historique, est précédée par toute l’histoire du peuple hébreu, le peuple de la Première Alliance.
Toutes les « annonces » bibliques de la venue du Messie ne sont pas représentées dans la cathédrale. Nous retiendrons quelques textes en relation avec des œuvres, peintures, vitraux ou sculptures qui en constituent le décor. Ces extraits seront limités… Une invitation à creuser davantage la Bible.
Ce temps de l’Avent nous invite à nous « convertir » pour bien accueillir Jésus, dans la crèche de Nazareth. Notre cathédrale romane, construite sous la direction de Maître GERVAIS, a été mise sous le signe de l’INCARNATION.
Le chapiteau, au-dessus de la chaire, représente l’adoration des Mages
Son emplacement est très significatif : à la jonction de la nef et du chœur. Symboliquement, la jonction du terrestre et du céleste, c’est la figure même du Christ, Homme et Dieu.
Ce chapiteau dit aux fidèles avançant vers l’Eucharistie : « l’INCARNATION vous «ouvre» le chemin du salut ».
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A – La première prophétie dans la Genèse
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Lecteur : Serge MALBEC
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Statue de la VIERGE
Cette statue d’une femme qui écrase le serpent évoque le premier livre de l’Ancien Testament, la GENÈSE, la promesse de la victoire sur SATAN qui a fait chuter Adam et Ève :
GENÈSE 3, 15.
« Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité; celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui mordras le talon. »
Je mettrai une inimitié entre toi et la femme. Entre ta postérité et sa postérité.
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B – MOÏSE et le serpent d’airain
Le serpent d’airain: une préfiguration du Christ Sauveur. MOÏSE libère les juif de l’esclavage en Égypte.
Le tableau représente l’épisode du serpent d’airain, au cours de l’exode.
Du livre des NOMBRES 21.08, 09 … Et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! »
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L’évangéliste JEAN soulignera le sens de cette préfiguration :
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé.
Les PROPHÈTES ont annoncé le MESSIE.
Nous ne pouvons tous les citer. Certains ont annoncé le MESSIE comme devant sortir de la lignée de DAVID qui figure sur les orgues. Samuel et Jérémie ne sont pas représentés dans la Cathédrale, mais ils parlent de la descendance de DAVID :
Du livre de SAMUEL 7, 12-16 (mort vers -1010)
Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté.
C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal.
Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils…
…Toutes ces paroles, toute cette vision, Nathan les rapporta fidèlement à David.
La liturgie de ce samedi propose ce texte de JÉRÉMIE en première lecture :
Du livre de JÉRÉMIE 23, 5-6 (vers -581, en plein exil à Babylone : -587 à -538)
Voici venir des jours – oracle du Seigneur, où je susciterai pour David un Germe juste: il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice.
C – ISAÏE
Dans de nombreuses représentations de l’Annonciation, (nous en verrons une en allant dans la chapelle de la Vierge) Marie lit ce passage d’Isaïe :
Du livre d’ISAÏE 7, 14
C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : voici la vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel.
Emmanuel signifie « Dieu au milieu de nous »: c’est justement l’autre nom de Jésus
D – DAVID
Il règne de -1003 à -970.
On le voit sur les orgues, jouant de la harpe et chantant les Psaumes.
Sur les 150 Psaumes, 73 sont attribués au roi David. Les psaumes occupaient une place importante dans la liturgie à Jérusalem.
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Prier aujourd’hui, avec les Psaumes, c’est retrouver nos racines dans la Première Alliance. On peut y entendre l’annonce de la venue de Jésus, un Messie issu de la lignée de David, attendu comme un nouveau David, Roi de la Jérusalem Céleste, Sion.
Du Psaume 84, 10 -14.
Son salut est proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre.
Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice.
Dans le Nouveau Testament
Dans le chœur, les évangélistes MATTHIEU, MARC, LUC, JEAN
JEAN nous livre la définition la plus concise du fondement de notre foi chrétienne, le mystère de l’INCARNATION :
Évangile de Jean : “Et le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi-nous”
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Lecteur Maïté BIAU
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Pour présenter la mère de Jésus, la Vierge Marie, celle qui a permis l’INCARNATION, les textes du N.T. sont peu nombreux.
Avant d’aller dans la chapelle de la Vierge pour avoir plus de détails, écoutons ce que nous apprennent les évangiles synoptiques
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Évangile de Marc :
Marie est mentionnée pour la première fois dans l’évangile de Marc, lorsque Jésus revient à Nazareth, ses compatriotes s’étonnent et disent :
« n’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie? »
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Évangile de Matthieu : l’évangile de Matthieu commence par une généalogie qui relie Abraham à « Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, que l’on appelle Christ ».
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Évangile de Luc : Il nous donne plus d’information sur Marie et sur l’enfance de Jésus.
Marie occupe le devant de la scène.
Luc décrit l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation
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Nous faisons une entorse à la chronologie, mais nous avons ici deux personnages de l’histoire de l’ÉGLISE qui ont un lien avec l’INCARNATION :
CONSTANTIN – La bataille du Pont de Milvius
Pas un Saint, mais on lui doit des décisions qui ont marqué profondément l’histoire de l’Église :
– En proclamant l’Édit de Tolérance de 312 qui a mis un terme aux persécutions romaines et autorisé la pratique publique du culte chrétien
– Et en convoquant les CONCILES de NICÉE et de CONSTANTINOPLE, où furent arrêté le texte du Crédo que nous proclamons encore aujourd’hui.
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SAINTE HÉLÈNE – Découverte de la Vraie Croix
Connue pour avoir organisé la première restauration des lieux saints chrétiens de Jérusalem, vers 326-328. Elle y « découvre » la vraie croix qu’elle installe dans la Chapelle du Saint Sépulcre.
C’est elle qui fit ériger la basilique de la NATIVITÉ à Bethléem.
Une des plus vieilles église du monde sur le lieu de la naissance de Jésus.
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CHANT, MUSIQUE (B) ADESTE FIDELES
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O peuple fidèle, Jésus vous appelle ! Venez, triomphants, joyeux, Venez en ces lieux ! O peuple fidèle, Venez voir le Roi des cieux ! Que votre amour l’implore, Que votre foi l’adore Et qu’elle chante encore Ce don pré-ci-eux !
Dans une humble étable, Froide et misérable, Des bergers remplis d’amour Lui forment sa cour ! Dans cette humble étable Accourez à votre tour ! Que votre amour l’implore, Que votre foi l’adore Et qu’elle chante encore Sa gloire en ce jour !
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Installation Chapelle Notre Dame
Les écrits du Nouveau Testament ne donnent aucun détail sur l’enfance de Marie.
D’autres sources ont alimenté les artistes pour représenter la vie de Marie, de Joseph, de la Sainte Famille en Égypte…Notamment les textes apocryphes, comme le Protévangile de Jacques
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Les STATUES, TABLEAUX et VITRAUX nous présentent les épisodes les plus marquants de la vie de Marie.
D’abord ceux qui ont précédé la Nativité.
Voir les statues de JOACHIM, son père, et d’ANNE, sa mère qui lui apprend à lire..
PRÉSENTATION DE LA VIERGE AU TEMPLE Voir le tableau de PAUTHE
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Joachim et Anne (très âgés) eurent miraculeusement une fille, Marie.
Quand elle eut trois ans, ils la conduisent au Temple pour s’y préparer au rôle qu’on lui pressent dans la rédemption d’Israël. Le texte dit qu’elle dansa ce jour-là, et ne se retourna pas en arrière.
Et elle resta dans le Temple, «nourrie par un ange», jusqu’à sa majorité, âge auquel il fallait la marier.
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Lecteur Pasqual MAISONDIEU
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MARIAGE DE MARIE ET JOSEPH Voir le tableau
Joseph tient un bâton fleuri. L’allusion aux baguettes se réfère à un procédé par lequel, à l’époque de Moïse, Dieu avait fait connaître son choix d’Aaron comme grand prêtre.
NOMBRES
Les chefs des douze tribus d’Israël durent chacun déposer une baguette, portant le nom de leur tribu.
« Le lendemain, Moïse retourna dans la tente, et voici que la verge d’Aaron avait fleuri, pour la tribu de Levi : il y avait poussé des boutons, éclos des fleurs et mûri des amandes » .
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Dans le Protévangile de Jacques, le choix de Joseph pour être l’époux de la jeune Marie, reprend un rite comparable:
«Ensemble, les hommes célibataires de la tribu de David se rendirent chez le prêtre avec leurs baguettes.
Or le prêtre, ayant reçu d’eux les baguettes, entra dans le Temple et pria.
Et, quand il eut achevé sa prière, il prit les baguettes, sortit et les leur donna ; et il n’y avait point de signe en elles.
Or la dernière baguette, c’est Joseph qui la reçut.
Et voici qu’une colombe sortit de la baguette – fleurie – et se percha sur la tête de Joseph.
Et le prêtre dit : « Joseph, Joseph, c’est toi qui es désigné par le sort pour prendre sous ta garde la Vierge du Seigneur ».
ANNONCIATION
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Évangile selon saint Luc
En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu… L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
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Visitation
Voir le vitrail et le tableau.
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Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.
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Le récit de la visitation s’achève par le Magnificat, chanté par la Maîtrise.
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CHANT MAÎTRISE de la cathédrale (C) LE MAGNIFICAT |
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On ne peut pas quitter cette chapelle sans admirer deux œuvres qui concluent la vie de la vierge Marie : – un tableau du XVIIIème s. montrant son «Assomption» – le vitrail célébrant son couronnement dans le ciel
(vitraux de MAUVERNAY verrier à Saint-Galmier, près de Saint-Étienne)
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Croisée du Transept
NATIVITÉ VOIR LE VITRAIL ( Distribution de la photo du vitrail). Il est très difficile de bien lire cette scène. L’intention des verriers du XIIème s. était de « sacraliser » la lumière qui entrait dans l’église. Les architectes voulaient un sanctuaire qui symbolise la JÉRUSALEM CÉLESTE…
ÉVANGILE SELON SAINT LUC
Lecteur Colette RUL
En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre…
…Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : «Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.
Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime.»
Chapiteau chœur et le vitrail L’ADORATION DES MAGES
La cathédrale romane, a été mise sous le signe de l’INCARNATION.
Le chapiteau, au-dessus de la chaire, représente l’adoration des Mages.
Son emplacement est très significatif : à la jonction de la nef et du chœur. Symboliquement, la jonction du terrestre et du céleste, c’est la figure même du Christ, Homme et Dieu. Ce chapiteau dit aux fidèles avançant vers l’Eucharistie :
« l’INCARNATION vous «ouvre» le chemin du salut ».
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ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU
Lecteur Sœur Françoise
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui.
Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
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La suite du texte annonce le MASSACRE DES INNOCENTS
Le tableau du XIXème s. en donne une représentation terrible Fête des Saints Innocents le 28 décembre
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Après leur départ, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: «Lève-toi; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr.»
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode…
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CHANT (D) NOËL – PRÆTORIUS Maîtrise dans le chœur
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AU FOND DE LA CATHÉDRALE
LES PREMIERS TEMPS DE L’ÉGLISE
Après l’Ascension du Seigneur, l’Église s’est constituée autour des apôtres pour témoigner de la double nature de Jésus-Christ, Dieu fait homme et de sa Résurrection.
L’Église souligne la mémoire des saints, comme des modèles de vie chrétienne.
Le temps de Noël, est accompagné dans le calendrier par les fêtes de saints liés à l’INCARNATION :
Saint Etienne le 26 décembre, premier diacre et premier martyr,
Saint Jean l’Évangéliste le 27 décembre, (représenté dans le chœur)
Les Saints Innocents le 28 décembre
David, le 29 décembre, le Roi poète et musicien,
Saint Sylvestre pape de 314 à 355, ( non représenté dans la cathédrale) est fêté le 31 décembre; dernier saint de l’année : il condamna les ariens parce qu’ils niaient la double nature de Jésus le Christ… Ils refusaient de croire au mystère de l’INCARNATION
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Nous avons déjà vu :
– le tableau du massacre des innocents – le Roi David sur la tribune des orgues.
Voyons les autres saints représentés dans la cathédrale :
SAINT JEAN LE BAPTISTE : Baptistère (qui sera fêté le 24 juin, solstice d’été) complète l’INCARNATION de Jésus en le baptisant :
« Oportet vos nasci denuo » « il faut que vous naissiez de nouveau » Jn3-7
Pour inaugurer sa vie publique, Jésus se comporte comme les autres juifs, un homme de la Judée, il va se faire baptiser par Jean Baptiste
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ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MARC
Lecteur Camille MIGLIASSIO
…Il est écrit dans Isaïe, le prophète :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin.
Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés…
…En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
Jésus, ce nazaréen, est bien un homme, il remonte de l’eau, mais en même temps, sa nature divine nous est dévoilée par cette voix, une théophanie au cours de son baptême.
VERS LA CHAPELLE SAINT ÉTIENNE
SAINT ÉTIENNE Le 26 décembre, nous célébrerons sa mémoire.
Premier martyr et premier diacre, Étienne est mort pour attester que son Seigneur, l’homme Jésus, était aussi le Messie, le Fils de Dieu, incarné et ressuscité dans la gloire auprès de Dieu le Père.
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ACTES DES APÔTRES 7, 51-57
Lecteur Sébastien JULLIAN
Vous qui avez la nuque raide, vous dont le cœur et les oreilles sont fermés à l’Alliance, depuis toujours vous résistez à l’Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères !
Y a-t-il un prophète que vos pères n’aient pas persécuté ?
Ils ont même tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, celui-là que maintenant vous venez de livrer et d’assassiner. Vous qui aviez reçu la loi sur ordre des anges, vous ne l’avez pas observée. »
Ceux qui écoutaient ce discours avaient le cœur exaspéré et grinçaient des dents contre Étienne. Mais lui, rempli de l’Esprit Saint, fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu.
Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »
Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui.
Au passage, remarquez deux portraits :
– au Nord : Sainte Thérèse d’Avila
– au Sud : Saint Augustin
Nous ne les oublions pas, nous les évoquerons tout à l’heure, laissons-nous porter par une musique méditative.
MUSIQUE (E) SAXOPHONE Pierre CHEVRIER
Étude n° 3 de FERLING, compositeur allemand du XVIIIème siècle
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VERS LA SALLE CAPITULAIRE
L’ANTIQUITÉ
SAINT AUGUSTIN
Nous avons vu un portrait dans la Chapelle du Saint Esprit. En voici un autre, du XVIIIème s aussi.
– il écrit sous l’inspiration de l’Esprit Saint,
– il arbore son cœur brûlant d’amour pour le Christ
– aux pieds ses nombreux écrits, notamment contre les hérésies et ses « Confessions »
– la mitre rappelant qu’il était évêque d’Hippone…
Un penseur important dans l’histoire de l’Église. Juriste de formation, il fut baptisé à Milan par Saint Ambroise. Puis il retourna en Afrique, où il fut élu évêque d’HIPPONE (aujourd’hui Annaba)
Les chanoines, autour de l’évêque, le considéraient habituellement comme leur maître spirituel et suivaient ses conseils de vie en communauté. Ce qui explique sa présence dans ce qui fut la Salle du Chapitre jusqu’à la Révolution..
Philosophe et Théologien du Vème s., il étudia les fondements de la Foi. Il explora les relations entre la Foi et la Raison.
Voici une approche de son questionnement sur le mystère de l’INCARNATION.
Une confrontation avec une pensée un peu difficile… Vous pardonnerez notre audace…
Lecteur Pierre CHEVRIER
SAINT AUGUSTIN s’interroge :
« Comment se fait-il que DIEU, l’Être qui est immuable, puisse et veuille entrer en rapport avec l’homme ? L’homme qui par nature est engagé dans l’ordre du temps et donc du devenir ? ».
Augustin souligne toute l’acuité de ce paradoxe fondamental que constitue le rapport de l’homme à Dieu.
Augustin part du Nom que Dieu se donne dans Exode
« Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis »
Pour Augustin : Dieu est l’Immuable, l’Éternel et, dans cette mesure, l’Inaccessible. Mais Dieu ajoute : « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’ Isaac et le Dieu de Jacob », et c’est ici la révélation du Dieu de miséricorde.
Si Dieu est celui qui « est vraiment », celui qui transcende absolument le temps, nous, au contraire, « nous ne sommes pas vraiment », nous sommes des êtres qui changeons, nous sommes « devenir » et, en quelque façon, inaccomplis, affectés de néant.
Si le philosophe conçoit fort bien l’être qui est, c’est concevoir le quasi-être qui lui pose une grande difficulté.
Comment penser notre devenir vers l’Être divin, si ce n’est en transcendant le temps, en nous élevant « à la stable unité de la vérité » ?
La vérité est, pour saint Augustin, la seule permanence immuable accessible à l’homme ; n’est-elle pas d’ailleurs le Maître intérieur, Dieu avec nous, le Dieu d’Abraham ?
S’il nous est possible d’atteindre Celui qui est, c’est parce qu’il a voulu être aussi le Dieu d’Abraham,
le Dieu de l’Incarnation
MOYEN ÂGE – Onzième, douzième siècle…
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Le regard des croyants se porte davantage sur l’humanité du Christ.
Les représentations des « mystères » de Noël et de la Passion traduisent cet intérêt pour les traits humains du Verbe incarné.
La mise en scène permet de faire naître des sentiments de tendresse pour ce nouveau-né, l’enfant-Dieu.
La salle du chapitre fut transformée après le Concordat en chapelle du Tiers Ordre Franciscain. On peut voir « la Conformité » : le bras du moine, dans son action, se conforme à ce que fait le Christ
Un tableau du XIXème s. montre Saint François et Saint Antoine de Padoue en prière devant la Vierge et l’Enfant Jésus.
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SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
Les crèches : invention de François d’Assise
St François, au XIIIème s., donna un élan nouveau à cette dévotion en répandant les représentations vivantes et populaires de la crèche.
SAINT ANTOINE DE PADOUE (1195, 1231)
En 1222, il reçut l’ordre de l’évêque de FORLI d’adresser quelques paroles aux religieux qui venaient d’être consacrés. Il prit pour texte ce passage de l’office du Jeudi sain : Le christ s’est incarné pour nous, obéissant jusqu’à la mort.
Il prêcha timidement d’abord, puis s’anima, en quelque sorte malgré lui, et devint énergique et enflammé. Conquis, Saint François lui demanda d’enseigner la théologie aux Frères Mineurs.
Antoine professa la théologie, d’abord en France, à Montpellier, puis à Bologne et à Padoue, et, en dernier lieu, à Toulouse, à Limoges et dans quelques autres villes de France. Il est probablement passé à Béziers, peut-être même dans cette cathédrale…
Un miracle fut à l’origine de sa représentation avec l’Enfant Jésus dans ses bras : un frère aperçoit le Saint dans sa cellule, en conversation avec l’Enfant Jésus.
« Il s’entretient toute la nuit avec l’Enfant Jésus ».
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SAINTE CLAIRE D’ASSISE (1193, 1253) Salle du chapitre
Elle porte ici un ostensoir, qui rappelle l’épisode relaté dans sa Légende : Lorsque les armées sarrasines de l’Empereur Frédéric II veulent envahir le monastère de SAN-DAMIANO, en 1240, elle se porte au-devant d’eux en élevant l’ostensoir contenant le corps de Christ. Ainsi ils sont repoussés et la ville avec le monastère sont sauvés.
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Lecteur Sylvette ESCUDIÉ
À qui lui demandait comment prier, Claire invitait à contempler le Fils bien-aimé qui nous sauve.
«Pose ton esprit sur le Miroir de l’éternité, pose ton âme dans la splendeur de la gloire, pose ton cœur sur le « miroir » de la divine substance et transforme-toi tout entière par la contemplation dans l’image de sa divinité afin de ressentir toi aussi ce que ressentent les amis en goûtant la douceur cachée que Dieu lui- même a réservée dès le commencement à ceux qui l’aiment. » (3L 12-14)
C’est le chemin de la transfiguration de l’être humain, devenant ainsi «participant de la nature divine »
Elle recommande de contempler et de poser sans cesse son regard intérieur sur
le «Miroir de l’éternité », la « Splendeur de la gloire », « l’Image de Dieu »
– sur le Fils bien-aimé,
– sur le Fils INCARNÉ
AU XVIème SIÈCLE : L’humanisme se développe.
SAINT IGNACE DE LOYOLA et SAINTE THÉRÈSE D’AVILA, sont dans ce courant humaniste. Ignace lui donnera une impulsion décisive dans l’Église.
SAINT IGNACE DE LOYOLA (1491-1556) Portrait salle capitulaire
Pour Ignace, le Christ incarné est l’homme par excellence. Il est le modèle parfait.
Les Exercices Spirituels ont pour finalité de se libérer de tout ce qui, en nous, peut faire obstacle à l’épanouissement du désir vrai, celui qui correspond au désir du Seigneur.
Saint Ignace invite à la contemplation du Christ, dans sa vie de Fils de l’Homme, incarné, tel que les évangélistes nous le rapportent.
La pratique des Exercices Spirituels a pour finalité d’aider le retraitant à ouvrir son esprit et discerner ce qui, en lui, vient de Dieu.
Rechercher comment nous sommes en Dieu par l’Incarnation de Son Fils.
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SAINTE THÉRÈSE D’AVILA (1515-1582) Couvent de L’INCARNATION
Nous avons vu son portrait dans la chapelle Saint Étienne.
Dans l’Ordre du Carmel, le culte de l’Enfant Jésus et de la Sainte Famille remonte aux origines, en Terre Sainte : la proximité entre le Mont Carmel et Nazareth a certainement joué.
Ste Thérèse d’Avila joua un rôle essentiel dans la diffusion du culte de l’Enfant Jésus.
En 1563, dans le monastère de l’Incarnation d’Avila, L’Enfant Jésus lui était apparu en lui demandant son nom : « Je suis Thérèse de Jésus », répondit-elle. « Et moi, je suis le Jésus de Thérèse », reprit-il.
Au couvent de l’INCARNATION, dans le temps de Noël, Ste Thérèse ne manquait pas de célébrer de façon vive et joyeuse, cette fête de la Nativité
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SOLISTE – Salle du chapitre (F)
Céline PICARD Soliste : Tu es Dieu de Jean-Yves GALL
RETOUR DANS LE TRANSEPT SUD
AU XIXème SIÈCLE
Nous allons terminer notre parcours avec deux saints du XIXème siècle
SAINT JEAN MARIE VIANEY (1786-1859)
Nous avons retenu un texte du curé d’Ars exprimant clairement l’importance qu’il accordait à l’Incarnation :
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Lecteur Sébastien JULLIAN
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« La SAINTE VIERGE nous a engendré deux fois, dans l’INCARNATION et au pied de la Croix : elle est donc deux fois notre MÈRE.
S’il s’agit de la nécessité de moyen, c’est-à-dire de la condition absolue pour être sauvé, la connaissance du mystère de l‘INCARNATION est plus nécessaire que celle du purgatoire.
Un infidèle qui n’aura pas eu le temps d’apprendre d’autre mystère que celui d’un Dieu unique, d’un Dieu INCARNÉ, d’un Dieu sauveur, pourra être justifié sans connaître l’existence du purgatoire. »
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SAINTE THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS (1873-1897)
Nous connaissons tous cette Sainte, proche de nous dans le temps. Lisieux reçoit plus d’un million de visiteurs par an.
Une toute dernière nouvelle concernant l’actualité de cette petite Sainte :
ce 4 décembre, une délégation de l’UNESCO est venue à Lisieux pour officialiser la célébration, lors de la biennale 2022- 2023, du 150ème anniversaire de la naissance de Thérèse.
Une manière de marquer la portée universelle de cette « ambassadrice de la France ».
Dans sa vie, la Nativité a tenu une place toute particulière, soulignée par Benoît XVI : La « Grâce de Noël » de 1886 marque un tournant important, qu’elle appelle sa « conversion complète ». En effet, elle guérit totalement de son hypersensibilité infantile et commence une « course de géant ».
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Sainte Thérèse donne clé de son expérience personnelle du mystère de l’Incarnation dans un texte autobiographique :
Lecteur Sylvette ESCUDIÉ
« Je ne sais comment je me berçais de la douce pensée d’entrer au Carmel, enfant, encore dans les langes de l’enfance ! …
Il fallut que le Bon Dieu fasse un petit miracle pour me faire grandir en un moment, et ce miracle il le fit au jour inoubliable de Noël, en cette nuit lumineuse qui éclaire les délices de la Trinité Sainte.
Jésus le doux petit Enfant d’une heure changea la nuit de mon âme en torrents de lumière… en cette nuit où Il se fit faible et souffrant pour mon amour, Il me rendit forte et courageuse...
Ce fut le 25 décembre 1886 que je reçus la grâce de sortir de l’enfance, en un mot la grâce de ma complète conversion ».
ENVOI…
Nous voici parvenus au terme de notre visite. La Cathédrale nous a accompagnés dans un cheminement vers la célébration de l’INCARNATION.
Merci aux évêques, chanoines et fidèles, qui ont voulu et financé sa construction. Merci à ces artisans qui l’ont élevée architectes, maçons, carriers. Merci à ces artistes qui l’ont décorée : sculpteurs, peintres, verriers…
Leurs œuvres nous disent plus que ce qu’elles représentent. Au-delà de leur matérialité, ces œuvres, architecture, fresques, peintures, sculptures, réalisées avec talent et Foi nous offrent une beauté qui nous ouvre vers la transcendance.
Nous pouvons recevoir ce patrimoine comme une métaphore du mystère de l’Incarnation : Jésus, un homme inscrit dans un lieu et dans l’histoire, et aussi Christ, totalement Dieu, hors du temps et de l’espace.
L’INCARNATION, manifestation impensable de l’infinie tendresse de Dieu pour tous les Hommes.
Mystère de DIEU AMOUR.
MUSIQUE par Vincent LÉVÊQUE, à l’Orgue
improvisation sur des Noëls, Les anges dans nos campagnes, ou Venez divin messie